L’écrivain Assia Djebar, qui figure parmi les classiques de la littérature algérienne d’expression française, est devenue le premier auteur maghrébin admis à l’Académie française.
Grande voix de l’émancipation des femmes dans son pays, elle a été élue au fauteuil du professeur Georges Vedel avec 16 voix contre 11 à l’écrivain Dominique Fernandez.
Déjà citée pour le Nobel de littérature, elle a été lauréate en 2000 du prestigieux prix allemand de la Paix, ainsi que d’autres prix en Europe.
Cette élection est un succès pour l’académie qui, après le grand philosophe René Girard en mars, est parvenue à convaincre à nouveau une «pointure» de stature internationale de siéger parmi les «Immortels».
Ce choix de Mme Djebar s’inscrit dans une stratégie d’ouverture à la francophonie après l’élection en 2002 de François Cheng, premier Asiatique à siéger Quai de Conti.
«L’Académie française a rendu hommage à mon entêtement d’écrivain en faveur de la littérature et pour mes racines de langue arabe, de culture musulmane, a dit Mme Djebar. Elle a dû aussi prendre en compte mon travail pour la francophonie», a ajouté celle qui enseigne actuellement ces littératures à la New York University.
Première femme à avoir été admise à Normale Sup, à Paris, en 1955, elle a aussi été la première à enseigner l’histoire dans son pays, à l’Université d’Alger en 1962.
Assia Djebar, dont l’œuvre est traduite en une vingtaine de langues, espère que cette élection facilitera, «de l’autre côté de la Méditerranée, la traduction en arabe de tous les auteurs francophones, pas seulement de mes livres».
Née en 1936 à Cherchell, à l’ouest d’Alger, Assia Djebar, de son vrai nom Fatima-Zohra Imalyène, a écrit de nombreux livres (romans, nouvelles, théâtre, essais) qui plaident pour la démocratie, les droits des femmes et le dialogue entre les cultures.
Parmi ses ouvrages, figurent La soif, Les impatients, Les enfants du nouveau monde, Les alouettes naïves, Rouge l’Aube, L’amour, la fantasia, Ombre sultane, Vaste est la prison, Loin de Médine, Les femmes d’Alger dans leur appartement, Oran, langue morte, Les nuits de Strasbourg, etc.
Elle a travaillé aussi pour le cinéma, réalisant notamment La Nouba des femmes du mont Chenoua (prix de la critique internationale à Venise en 1979) sur la tribu de sa mère.
En 1999, Assia Djebar avait été élue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, au siège de Julien Green.
Pendant des années, elle est rentrée régulièrement dans son pays. Mais, durant la guerre civile algérienne, au cours de la décennie 1990-2000, elle n’y est retournée qu’une fois, pour l’enterrement de son père instituteur.
Divorcée en 1975, Assia Djebar s’est remariée, en 1980, avec l’écrivain Malek Alloula.
Pour la première fois depuis longtemps, la totalité des 40 fauteuils de l’académie sont actuellement pourvus.
Assia Djebar retrouvera parmi ses collègues trois femmes seulement: Hélène Carrère d’Encausse, Jacqueline de Romilly et Florence Delay. La première femme élue à l’académie avait été Marguerite Yourcenar, décédée en 1987.
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Grande voix de l’émancipation des femmes dans son pays, elle a été élue au fauteuil du professeur Georges Vedel avec 16 voix contre 11 à l’écrivain Dominique Fernandez.
Déjà citée pour le Nobel de littérature, elle a été lauréate en 2000 du prestigieux prix allemand de la Paix, ainsi que d’autres prix en Europe.
Cette élection est un succès pour l’académie qui, après le grand philosophe René Girard en mars, est parvenue à convaincre à nouveau une «pointure» de stature internationale de siéger parmi les «Immortels».
Ce choix de Mme Djebar s’inscrit dans une stratégie d’ouverture à la francophonie après...