Par Anwar AZZI
Tirant son nom des rivières du Nil (Égypte) et de l’Euphrate (Irak), à l’image de sa version américaine Amazon.com, Neelwafurat.com est la plus grande librairie virtuelle arabe, selon son fondateur Salah Chebaro. Malgré des bénéfices annuels dépassant les 100 000 dollars et un chiffre d’affaires en augmentation de 10 à 15 % par an, le webmaître considère Neelwafurat.com comme une affaire « pas assez rémunératrice ».
Depuis son lancement fin 1998, Neelzafurat.com n’a pas encore réalisé une percée spectaculaire sur le marché en ligne libanais. Même si cette libraire virtuelle arabe, basée à Beyrouth, a réussi à s’imposer comme la plus grande sur Internet, avec un catalogue riche de plus de 140 000 ouvrages, ses activités pâtissent de l’étroitesse du marché virtuel libanais, la cherté d’Internet, et l’absence de politique étatique en faveur du développement du commerce en ligne, remarque son fondateur et directeur général, Salah Chebaro.
« Faute de stratégie tangible et efficace pour le développement des technologies de l’information et de la communication, le Liban laisse échapper sa chance d’être un pionnier du e-commerce dans le monde arabe », regrette-t-il.
« Une connexion numérique de 128 kilobits/seconde nous revient à environ 750 dollars par mois. Pour une vitesse encore à faible débit, un coût annuel de 9 000 dollars reste inacceptable », poursuit-il. Résultats : un marché virtuel « limité », des coûts de lancement et de maintien pour les commerçants en ligne toujours rédhibitoires – plus de 20 000 dollars par an pour Neelwafurat.com - et pas d’amélioration en vue sur le nombre d’internautes libanais. Ce dernier reste cloué aux alentours des 11 % au niveau du taux de pénétration à Internet, selon les dernières statistiques. Plus encore, seuls 2 % d’entre eux ont eu recours au e-commerce en 2004, d’après une étude de Data and Investment Consult.
« Nul doute que ce chiffre soit aussi maigre, puisque seul 1 % des ventes générées par notre site proviennent du Liban », a relevé M. Chebaro, appelant les autorités concernées à la sensibilisation des internautes libanais sur le e-commerce.
Avec des bureaux basés en Syrie et en Jordanie et prochainement en Égypte, Neelwafurat.com s’intéresse désormais aux marchés du Golfe. Ses quelque 35 000 clients sont basés dans les pays arabes – notamment l’Arabie saoudite – en Europe et aux États-Unis.
« Neelwafurat.com reçoit chaque jour une trentaine de commandes, générant ainsi des ventes estimées à 500 000 dollars par an », souligne le webmaître. Pour développer ses activités et atteindre une notoriété sur la palette virtuelle régionale, Neelwafurat.com compte sur ses prix avantageux, ses capacités techniques et sur la variété d’ouvrages disponible sur son site.
Au prix escompté de 50 à 60 % par les fournisseurs du site – maison d’édition, libraires – s’ajoutent une marge de profit de 25 à 30 % et les prix du fret.
« Livrés par DHL ou Liban Post à la demande du client, nos ouvrages restent néanmoins bon marché », remarque Salah Chebaro. « Ses tarifs compétitifs n’ont pas fait le bonheur de tous nos fournisseurs et notamment des libraires », a-t-il ajouté. Ces derniers ont fini par collaborer au vu du nombre croissant des commandes, profitant également d’une promotion indirecte pour la littérature arabe.
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