Le Parti travailliste israélien, éclaboussé par un scandale de fraudes dans le recensement de ses membres en vue des primaires du 28 juin, affiche ses divisions, qui ont conduit son chef Shimon Peres, 82 ans, candidat à sa propre succession, à réclamer un report de ce scrutin.
Outre M. Peres, quatre autres candidats, dont l’ancien Premier ministre Ehud Barak, briguent la direction du parti. M. Barak a relayé mercredi, lors d’une conférence de presse, les accusations de fraudes qui, selon la presse, auraient entaché le recensement et a exigé un report des primaires. « La justice doit faire son travail. Il faut lui accorder du temps, deux semaines ou plus si nécessaire. Il faut examiner à fond toute accusation et ne laisser planer aucun doute », a déclaré M. Peres qui se bat bec et ongles pour rester en selle.
Le recensement, selon lui, a établi que le parti compte 75 000 nouveaux membres sur un total de 125 000 adhérents.
M. Peres a dit avoir convoqué pour dimanche le comité central pour décider d’un éventuel report, au grand dam du secrétaire général du parti fraîchement élu, Eitan Cabel, qui comptait faire lui-même une annonce hier sur la question. M. Cabel, qui a chargé un juge à la retraite d’examiner les accusations de fraudes et de lui soumettre ses conclusions, a dénoncé à ce propos « l’hystérie » et la propension à dégainer sans réfléchir qui prévaut au sein du parti et nuit à son image.
Le quotidien Yédiot Aharonot a amplifié le scandale de fraudes en affirmant mardi que des centaines d’Arabes israéliens du nord du pays, y compris des personnes internées dans des asiles psychiatriques, avaient été recensés à leur insu comme membres du parti pour grossir les rangs de l’un des candidats en lice. Il a publié ainsi la photo de dix villageois de Kaboul (Galilée), affirmant « avoir appris, au saut du lit, un matin, qu’ils étaient membres du Parti travailliste ».
Outre MM. Peres et Barak, sont également candidats à la tête du parti le ministre sans portefeuille Matan Vilnaï, le ministre des Infrastructures Binyamin Ben Eliezer, et le patron de la puissante centrale syndicale Histadrout, Amir Peretz. Les coups les plus durs sont échangés entre M. Barak, qui ambitionne de revenir aux affaires, et M. Peretz, 53 ans, étoile montante du parti, donné en deuxième place, derrière M. Peres, dans les derniers sondages.
À mots couverts, l’état-major de campagne de M. Barak insinue que celui de M. Peretz serait à l’origine des fraudes en question et l’accuse « d’avoir tenté de faire main basse sur le parti par ses méthodes bolcheviques », a rapporté le quotidien Haaretz. « Barak panique au vu des sondages qui le placent à la traîne derrière Amir Peretz et, comme d’habitude lorsqu’il s’affole, tire dans toutes les directions », a déclaré à l’AFP un collaborateur de M. Peretz.
Face à MM. Barak, Vilnaï et Ben Eliezer, tous trois généraux de réserve, et à M. Peres, cacique du parti et prix Nobel de la paix à la renommée internationale, Amir Peretz Ò jouit d’une forte popularité pour le combat acharné de Robin des Bois qu’il mène au nom des couches défavorisées du pays.
Laminé aux élections de 1977, par le Likoud (droite) après avoir régné sans partage sur le pays depuis sa création en 1948, le Parti travailliste n’a pratiquement jamais retrouvé son aura de parti fondateur, n’ayant repris le pouvoir que durant huit ans depuis cette défaite. Les travaillistes ont même été écrasés par le Likoud, emmené par Ariel Sharon, aux dernières législatives de janvier 2003. Néanmoins, ils siègent actuellement au gouvernement Sharon, mais cette participation ne fait pas l’unanimité au sein des candidats à la tête du parti.
Le vainqueur des primaires mènera les travaillistes aux prochaines législatives prévues pour l’automne 2006. Le chef du parti qui placera le plus de députés au Parlement se verra confier la charge de former le gouvernement. M. Sharon a annoncé en mai son intention d’être candidat à ce scrutin.
par Jacques PINTO (AFP)
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Le Parti travailliste israélien, éclaboussé par un scandale de fraudes dans le recensement de ses membres en vue des primaires du 28 juin, affiche ses divisions, qui ont conduit son chef Shimon Peres, 82 ans, candidat à sa propre succession, à réclamer un report de ce scrutin.
Outre M. Peres, quatre autres candidats, dont l’ancien Premier ministre Ehud Barak, briguent la direction du parti. M. Barak a relayé mercredi, lors d’une conférence de presse, les accusations de fraudes qui, selon la presse, auraient entaché le recensement et a exigé un report des primaires. « La justice doit faire son travail. Il faut lui accorder du temps, deux semaines ou plus si nécessaire. Il faut examiner à fond toute accusation et ne laisser planer aucun doute », a déclaré M. Peres qui se bat bec et ongles pour rester en selle.
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