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Actualités - OPINION

éclairage- Bombe atomique ou pas, la Corée du Nord représente une menace

Qu’elle possède ou non la bombe atomique, comme elle l’a une nouvelle fois affirmé mercredi dans une énième surenchère, la Corée du Nord représente une menace, au seul regard de son armement conventionnel, soulignent les analystes. Selon Washington, le régime stalinien possède un important stock d’agents biologiques et chimiques, parallèlement à ses bombes A. En cas de conflit, la dictature a déjà promis de transformer en « mer de feu » Séoul, la capitale de la Corée du Sud voisine, située à quelques dizaines de kilomètres de la frontière. Une menace qu’elle pourrait bien être en mesure de la concrétiser, au vu de la puissance de feu dont dispose le pays, longé sur sa frontière sud par une impressionnante rangée d’artilleries et de lance-fusées. Pyongyang a de plus développé un programme de missiles avancé, qui vient en appui de la cinquième armée au monde, forte d’un million de soldats. Le pays a ainsi testé avec succès en 1998 un missile Taepodong-1 d’une portée de 2 500 km, qui avait survolé l’archipel nippon. Un Taepodong-2 d’une portée de 6 700 km, capable d’atteindre la côte ouest des États-Unis, serait de plus en cours de mise au point. Le Nord est déjà connu pour ses Rodong, de portée moyenne de 1 300 km, qui peuvent atteindre le Japon. « Nous n’en sommes pas certains, mais les scientifiques nord-coréens pourraient être capables de nucléariser un missile Rodong », a en outre averti Kang Jungmin, expert basé à Séoul. Car construire une bombe A est une chose, mais posséder la technologie sophistiquée nécessaire pour la réduire à la taille d’une bombe aéroportée ou encore plus d’une ogive de missile en est une autre. « Je n’ai rien vu ni parlé à personne qui aurait pu me convaincre qu’ils pourraient fabriquer une arme nucléaire (à base de plutonium) et qu’ils pourraient l’installer sur un moyen de transport », déclarait récemment Siegfried Hecker, expert américain, qui a visité en janvier le complexe nucléaire nord-coréen controversé de Yongbyon (Nord). « La Corée du Nord pourrait avoir développé une ou deux bombes nucléaires conventionnelles mais, si c’est le cas, elle pourrait ne pas avoir la technologie pour les lancer par l’intermédiaire de missiles », estimaient les services de renseignements sud-coréens (NIS) dans un rapport publié en février. Abdul Qadeer Khan, père de la bombe atomique pakistanaise tombée en disgrâce pour avoir vendu de la technologie nucléaire à la Corée du Nord notamment, avait affirmé avoir vu lors d’une visite dans le pays reclus un missile portant une tête nucléaire. « Nous avons suffisamment de bombes nucléaires pour nous défendre contre une attaque américaine. Quant à savoir combien nous en avons, c’est un secret », avait à ce propos lancé mercredi sur la télévision américaine ABC le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Kim Gye Gwan. L’affirmation n’est pas nouvelle. Le 10 février déjà, Pyongyang s’était déclarée puissance nucléaire et, le mois dernier, le pays avait affirmé avoir extrait d’un de ses réacteurs huit mille crayons de combustible irradié, une quantité suffisante pour porter à onze le nombre d’armes nucléaires en sa possession, selon les experts. Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammed el-Baradei, avait admis début mai que la Corée du Nord disposait déjà d’environ six bombes atomiques. Charles WHELAN (AFP)
Qu’elle possède ou non la bombe atomique, comme elle l’a une nouvelle fois affirmé mercredi dans une énième surenchère, la Corée du Nord représente une menace, au seul regard de son armement conventionnel, soulignent les analystes.
Selon Washington, le régime stalinien possède un important stock d’agents biologiques et chimiques, parallèlement à ses bombes A. En cas de conflit, la dictature a déjà promis de transformer en « mer de feu » Séoul, la capitale de la Corée du Sud voisine, située à quelques dizaines de kilomètres de la frontière. Une menace qu’elle pourrait bien être en mesure de la concrétiser, au vu de la puissance de feu dont dispose le pays, longé sur sa frontière sud par une impressionnante rangée d’artilleries et de lance-fusées.
Pyongyang a de plus développé un programme de...