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Participation à 45 %, les deux formations chiites unies derrière la candidature de Berry à la présidence de la Chambre Grand chelem sans surprise Amal-Hezbollah au Liban-Sud (Photo)

Comme on pouvait s’y attendre, le rouleau compresseur a fonctionné à merveille. Les deux circonscriptions géantes du Liban-Sud ont voté hier et ont avalisé sans rechigner ce que les deux principales forces de la région, Amal et le Hezbollah, ont bien voulu leur mettre sous la dent. Un chiffre s’imposait en soirée : 45 %. Il s’agissait du taux de participation dans les deux circonscriptions, selon les estimations officielles du ministère de l’Intérieur fournies après la fermeture des bureaux de vote, à 18 heures. Une fois de plus, le Liban-Sud se révèle ainsi être nettement plus « civique » que Beyrouth, qui fait pâle figure avec ses 28 % de votants il y a huit jours. Le pouvoir de mobilisation des deux grandes formations chiites rivales mais néanmoins alliées est donc intact. Quelque 670 000 inscrits (82 % musulmans et 18 % chrétiens) étaient appelés aux urnes dans les 1 257 bureaux de vote des deux circonscriptions. Dans la première, comprenant les cazas de Saïda-Zahrani, Tyr et Bint-Jbeil, 385 000 inscrits devaient élire 12 députés : 9 chiites, 2 sunnites et un grec-catholique. Dans la seconde circonscription, qui englobe les cazas de Nabatiyeh, Jezzine, Marjeyoun et Hasbaya, 11 sièges (5 chiites, 1 sunnite, 1 druze, 2 maronites, 1 grec-orthodoxe et 1 grec-catholique) devaient être pourvus par 285 000 inscrits. Signe de l’absence de compétition pour ce scrutin, seuls 36 candidats se sont disputés les 23 sièges du Liban-Sud. Au sujet du taux de participation, il faut préciser que le chiffre de 45 % ne constitue qu’une moyenne générale, dissimulant d’énormes disparités entre les diverses régions et surtout entre les diverses communautés. On n’a naturellement pas voté avec le même enthousiasme dans les localités chrétiennes du caza de Jezzine et sunnites de Hasbaya que dans les régions chiites. Certains villages chrétiens ont affiché un taux d’abstention proche de 100 %, alors que la participation dans un certain nombre d’agglomérations chiites avoisinait les 70 %. « On n’a jamais vu ça ! » a lancé devant un journaliste de l’AFP Zouheir Idriss, responsable d’un bureau de vote déserté dans la localité chrétienne de Qaytoulé (Jezzine). Le taux moyen de participation dans le caza de Jezzine est proche de 30 %, mais ce chiffre qui, en soi, n’est pas élevé, aurait été nettement inférieur sans le vote massif de la minorité chiite du caza. Il faut dire que les candidats aux trois sièges de Jezzine, Samir Azar et Pierre Serhal (maronites) et Antoine Khoury (grec-catholique) étaient déjà élus d’office, tous les challengers ayant prématurément abandonné la course. Il en est de même pour le siège sunnite de Marjeyoun-Hasbaya, dévolu d’office à Qassem Hachem, un proche du Baas prosyrien. Dans la première circonscription, ce sont les deux sièges sunnites de Saïda qui ont été pourvus à l’avance par le retrait des candidatures face au tandem Bahia Hariri-Oussama Saad, les deux députés sortants. Pour les 17 autres sièges en jeu dans les deux circonscriptions, il ne faisait pas de doute en fin de soirée que tous ont été raflés par les listes Amal-Hezbollah et leurs alliés. Le seul point qu’il restait à préciser était de connaître l’ampleur de la victoire de ces derniers. À mesure que la soirée s’avançait, les chiffres – non définitifs – fournis montraient des différences écrasantes entre la moyenne des candidats du rouleau compresseur et les perdants les mieux placés. Ainsi, dans la première circonscription, les candidats de la liste Amal-Hezbollah, dont le président de la Chambre Nabih Berry lui-même, caracolaient au-dessus des 150 000 voix alors même que les urnes n’avaient pas encore été totalement dépouillées. En face, le perdant le mieux placé, Riad el-Assaad, récoltait moins de 20 000 voix . Même situation dans la deuxième circonscription, où certains candidats Amal-Hezbollah dépassaient également les 100 000 suffrages. En face, Élias Abou Rizk, mieux placé qu’Ahmed el-Assaad, n’affichait qu’un peu plus de quelque 15 000 voix. La journée électorale au Liban-Sud avait été suivie de près par le chef du gouvernement, Nagib Mikati, qui s’est rendu à Saïda puis à Nabatiyeh en compagnie des ministres de l’Intérieur, de l’Information et de la Justice, Hassan Sabeh, Charles Rizk et Khaled Kabbani. Lors d’une conférence de presse au siège du mohafazat du Sud, à Saïda, M. Mikati a souligné que les élections se déroulaient « dans un climat naturel d’honnêteté, de transparence et de liberté totale ». La présidence de la Chambre Quelques heures à peine après la fin des opérations de vote, le Hezbollah prenait une importante initiative en annonçant, par la voix de son numéro deux, Naïm Qassem, son soutien à la candidature de Nabih Berry pour un nouveau mandat à la présidence de la Chambre. Ainsi, avant même l’installation de la nouvelle législature et sans attendre de connaître le point de vue des autres parties concernées, notamment l’opposition, la communauté chiite, par le biais de ses deux principales composantes, verrouille la deuxième présidence. E. F.
Comme on pouvait s’y attendre, le rouleau compresseur a fonctionné à merveille. Les deux circonscriptions géantes du Liban-Sud ont voté hier et ont avalisé sans rechigner ce que les deux principales forces de la région, Amal et le Hezbollah, ont bien voulu leur mettre sous la dent.
Un chiffre s’imposait en soirée : 45 %. Il s’agissait du taux de participation dans les deux...