La région de Tyr est pratiquement devenue une grande bananeraie. Quelque 70 à 80 % des terres sont en effet consacrées à ce fruit, mais les agriculteurs ne savent pas quoi faire des feuilles de bananiers, des déchets en quantités qui polluent car ils sont incinérés, parfois sauvagement, quand ils ne sont pas abandonnés en bordure des champs. Ce comportement n’est pas seulement une hérésie écologique, mais aussi économique. Car en brûlant les feuilles de bananiers, l’agriculteur, non seulement accroît la pollution, mais il perd aussi une source essentielle de matière organique, ce qui appauvrit les terres. C’est pour briser ce cercle vicieux que l’Association pour le développement rural a lancé un projet pilote de production de compost. Financée par USAid et la Coopérative de financement de l’habitat,...
Actualités - CHRONOLOGIE
Agriculture - Une initiative de l’Association pour le développement rural Le compost de feuilles de bananiers, une solution pour la région de Tyr
Par RIZK Sibylle, le 28 mai 2005 à 00h00
La région de Tyr est pratiquement devenue une grande bananeraie. Quelque 70 à 80 % des terres sont en effet consacrées à ce fruit, mais les agriculteurs ne savent pas quoi faire des feuilles de bananiers, des déchets en quantités qui polluent car ils sont incinérés, parfois sauvagement, quand ils ne sont pas abandonnés en bordure des champs. Ce comportement n’est pas seulement une hérésie écologique, mais aussi économique. Car en brûlant les feuilles de bananiers, l’agriculteur, non seulement accroît la pollution, mais il perd aussi une source essentielle de matière organique, ce qui appauvrit les terres. C’est pour briser ce cercle vicieux que l’Association pour le développement rural a lancé un projet pilote de production de compost. Financée par USAid et la Coopérative de financement de l’habitat, l’initiative a pour but d’investir dans les équipements nécessaires au démarrage d’un projet de compost afin de montrer concrètement aux agriculteurs ses avantages et les inciter à se regrouper autour de projets similaires. L’ADR demande ainsi aux agriculteurs de lui donner leurs feuilles de bananiers, ce qui leur évite de devoir trouver un moyen de s’en débarrasser, sachant que chaque dounoum produit deux à trois tonnes de ces déchets. Elle en fait ensuite du compost, grâce à un processus simple mais scientifique de macération avec un mélange de fumier avicole et/ou bovin. La technique nécessite un contrôle strict du processus de fermentation qui dure trois mois environ. Il s’agit notamment de mesurer la température, d’éviter une évaporation des produits azotés, de vérifier que le compost est homogène, etc.
L’ADR commercialise ensuite le compost en sacs à un prix avantageux pour l’agriculteur qui a pour l’instant recours à du fumier brut pour enrichir son sol. La capacité de production est de 500 à 1000 tonnes de compost par an, mais l’objectif de l’ADR n’est pas seulement de vendre, il est aussi de fournir un service : aider les agriculteurs à faire leur propre compost à travers la location de matériel puis, à terme, les inciter à investir eux-mêmes dans un projet similaire.
Sibylle RIZK
La région de Tyr est pratiquement devenue une grande bananeraie. Quelque 70 à 80 % des terres sont en effet consacrées à ce fruit, mais les agriculteurs ne savent pas quoi faire des feuilles de bananiers, des déchets en quantités qui polluent car ils sont incinérés, parfois sauvagement, quand ils ne sont pas abandonnés en bordure des champs. Ce comportement n’est pas seulement une hérésie écologique, mais aussi économique. Car en brûlant les feuilles de bananiers, l’agriculteur, non seulement accroît la pollution, mais il perd aussi une source essentielle de matière organique, ce qui appauvrit les terres. C’est pour briser ce cercle vicieux que l’Association pour le développement rural a lancé un projet pilote de production de compost. Financée par USAid et la Coopérative de financement de l’habitat,...