Les ultras ont lancé la campagne de dénigrement attendue contre le favori de la présidentielle en Iran, Akbar Hachémi Rafsandjani, attaqué sur sa fortune personnelle et la moralité de sa famille.
La première des attaques frontales est venue des bancs du Parlement, après l’annonce officielle le 10 mai par M. Rafsandjani de sa candidature à la présidentielle prévue le 17 juin.
Le député Élias Naderan, connu pour son jusqu’au-boutisme, a accusé en séance publique Mehdi Hachémi, le fils de M. Rafsandjani, de détourner les fonds de la société qu’il dirige pour une meilleure utilisation du carburant, au profit de la campagne électorale de son père. Mehdi Hachémi a démenti. Mais les accusations contre les Rafsandjani n’ont pas cessé.
La presse, qui en fait ses choux gras, a rapporté qu’un autre fils de M. Rafsandjani, Mohsen Hachémi, avait été démis de la tête du métro de Téhéran par le maire, Mahmoud Ahmadinejad, lui-même prétendant conservateur à la présidence.
« Des millions de CD ont été édités contre Rafsandjani pour mettre en cause ses enfants, accusés de ne pas respecter les valeurs islamiques et de profiter de leur position pour s’enrichir », déclare un proche de M. Rafsandjani.
La candidature de celui qui fut déjà président de 1989 à 1997 et qui arrive en tête dans les sondages a suscité bien des rancœurs. Tout le monde ne lui pardonne pas de laisser entendre que ses adversaires sont des seconds couteaux, en se présentant comme le seul ayant la stature requise pour assumer les fonctions. La faveur qu’on lui prête de la part de l’étranger et en particulier la capacité qu’il aurait seul de détendre les relations avec l’ennemi américain n’arrangent rien.
Certaines libertés prises avec la rigueur islamique et révolutionnaire aggravent encore son cas aux yeux des durs. Sa fille, Faezeh Hachémi, vient ainsi d’avoir les honneurs de Ya Lessarat, hebdomadaire du Ansar Hezbollah. Elle y est accusée de travailler à un livre intitulé Les Cent héroïnes de l’Iran, parmi lesquelles figurerait Ashraf Pahlavi, la sœur de l’ancien Chah honni, incarnation pour les islamistes de la femme de mauvaise vie.
Faezeh Hachémi était déjà passée par là quand elle dirigeait le quotidien féminin Zan (Femme). Les conservateurs lui reprochaient ses prises de position féministes.
Battue aux législatives de 2000, elle a pris ses distances avec la politique. Mais, autre disgrâce au regard des conservateurs, elle s’est installée au Royaume-Uni.
M. Rafsandjani lui-même n’avait pas été épargné aux législatives de 2000. Mais c’étaient alors les réformateurs, futurs vainqueurs, qui l’avaient pris pour cible. Cette campagne virulente l’a marqué au point qu’il a retardé le plus longtemps possible l’annonce de sa candidature en 2005 pour rester à l’abri, selon ses proches.
Un mystérieux périodique rappelle ces événements dans son numéro un : « Ceux qui l’avaient critiqué ont été jetés en prison, mais lui s’est gardé de porter plainte contre eux », écrit Asseman-é dousti (le Ciel de l’amitié) sans qu’on discerne clairement s’il s’agit de louanges ou de sarcasmes. Asseman-é dousti se veut « la tribune libre des millionnaires iraniens ». Rafsandjani « l’homme le plus riche d’Iran », annonce la une.
Le site Baztab, proche de Mohsen Rezaïe, autre candidat conservateur à la présidence, a largement diffusé les photos d’une rencontre entre M. Rafsandjani et de jeunes électeurs et électrices.
On y voit une jeune femme sembler, par l’effet de la prise de vue, porter un regard profond sur M. Rafsandjani. Sa chevelure apparaît clairement sous le foulard islamique. Elle figure sur un autre cliché montrant aussi un jeune homme en jeans et en tee-shirt à manches courtes, tenue elle aussi réprouvée par les purs et durs.
Il n’est pas acquis cependant que ces images le desservent. « La campagne menée par les conservateurs aura un effet contraire au but recherché », affirme un de ses proches.
Siavosh GHAZI (AFP)
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Les ultras ont lancé la campagne de dénigrement attendue contre le favori de la présidentielle en Iran, Akbar Hachémi Rafsandjani, attaqué sur sa fortune personnelle et la moralité de sa famille.
La première des attaques frontales est venue des bancs du Parlement, après l’annonce officielle le 10 mai par M. Rafsandjani de sa candidature à la présidentielle prévue le 17 juin.
Le député Élias Naderan, connu pour son jusqu’au-boutisme, a accusé en séance publique Mehdi Hachémi, le fils de M. Rafsandjani, de détourner les fonds de la société qu’il dirige pour une meilleure utilisation du carburant, au profit de la campagne électorale de son père. Mehdi Hachémi a démenti. Mais les accusations contre les Rafsandjani n’ont pas cessé.
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