Expositions À la galerie Rochane (Saifi Village) jusqu’au 31 mai « Peau d’âme », de Rania Farsoun (Photo)

Vingt-deux travaux signés Rania Farsoun sont exposés à la galerie Rochane jusqu’au 31 mai. Huiles et acryliques sur toile, dont une sur bois, s’articulent autour du genre du portrait. Réalisées en 2004, chacune d’entre elles s’efforce de représenter un état d’âme approprié, comme le titre de l’accrochage l’indique. Petit, moyen et grand format se partagent l’espace et les couleurs oscillent entre les ocres, très présents, et le rouge vermillon ; on trouve aussi du bleu-gris métallique, quelques verts rehaussés de légères touches inattendues de fluorescent sous les seins d’une énigmatique Isadora. Quant à J-C. ou à Egon – cette dernière en forme d’hommage appuyé à Egon Schiele –, ils donnent un visage à des états d’âme pour le moins sombres, d’autant que le Christ porte sa couronne d’épines. Quant aux faces non identifiées, elles sont le prolongement particulièrement long de «cous-périscopes». Ces morceaux de corps, déposés tout au bas de la toile, sont d’étonnantes plantes sur fond rouge, posées en grappes. Et quand Rania Farsoun décide de montrer ces mêmes «cous-périscopes» soutenus par des torses, le phénomène de grappe fait place à celui du dédoublement, comme le réussi Tête à trois, peint sur bois, et comme Dédoublement. On retrouve somme toute assez peu le «Peau d’âme» que Rania Farsoun a choisi de montrer, sauf, sans doute, dans les yeux égarés de deux gros plans de visages. Il n’en reste pas moins que, même si les influences sont tout à fait visibles, voire revendiquées, cette première exposition personnelle assez sentie et intègre pourrait en annoncer d’autres de la même teneur, avec l’acquisition de l’expérience et d’une identité renforcée. D.G.