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Actualités - REPORTAGE

Architecture - Un projet futuriste signé Bernard Khoury Le galet géant du City center, au cœur du spectacle urbain du centre-ville (photos)

Tous les automobilistes qui traversent le ring pointent du doigt cette structure étonnante en forme de galet, située en contre-bas du pont Fouad Chéhab. Conçu, dans les années 60, par Joseph Philippe Karam, le galet, une des dernières ruines de béton du centre-ville, faisait autrefois partie d’une tour commerciale, le City center qui abritait des bureaux, des cinémas, une galerie marchande, un supermarché, une station de taxi et six garages en sous-sol. Lorsqu’il fut décidé au milieu des années 90 d’entreprendre la construction du nouveau siège du ministère des Finances, la partie supérieure de cette ancienne tour, dévastée par la guerre et devenue peu sûre, fut démolie et le sous-sol, sur lequel devait être érigé le projet, fut soumis à des opérations de consolidation. Mais par décision du gouvernement de Sélim Hoss qui a succédé à celui de Rafic Hariri en 1998, le projet fut annulé et les travaux suspendus. Les choses en sont restées là. Jusqu’en 2004, date à laquelle la société Solidere, propriétaire du bien-fonds, décide de confier la réhabilitation du galet à Bernard Khoury, un des meilleurs représentants de l’architecture libanaise et expert dans la récupération des espaces endommagés par la guerre. La complexité du site impliquait une définition très précise d’un programme sur lequel s’est penché le spécialiste, donnant au projet un double intérêt : formel et esthétique. La plastique des lieux devant imprimer une image avant-gardiste de la ville. À la une de « Wall Street Journal » Le projet, qui a fait la une de Wall Street Journal (édition américaine et européenne) en juin dernier, est considéré comme « unique... puisque pour la première fois, au centre-ville, un bien-fonds privé abritera des activités à caractère public », souligne l’architecte, indiquant que le site regroupera des espaces d’exposition et de loisirs et un « Info box », à l’image de celui de Berlin, qui permettra aux visiteurs de s’informer et de se documenter sur les projets de développement du centre-ville, les réalisations en cours ou celles projetées dans l’avenir. L’ensemble sera doté de quatre sous-sols de parkings pouvant accueillir jusqu’à 220 voitures. Toutefois la rénovation de ce vestige de la guerre reste le gros morceau du projet. Totalement épuré et dégagé de la masse qui l’entoure, le galet apparaîtra comme une sculpture suspendue au-dessus d’une surface graphique entièrement recouverte d’une membrane monochrome rouge. Celle-ci définit une place piétonne ouverte à la ville et ponctuée de fenêtres qui déversent la lumière du jour sur les 5 000 m2 des deux premiers entre-sols), et créent une liaison directe entre l’intérieur et l’extérieur. Au cœur de cette place rouge, Bernard Khoury opère une sorte de décalage et de sympathie entre l’existant et le nouveau : il reprend l’ample courbe du galet et lui fait écho par une contre-courbe qui se déploie en une faille de 1 000 m2 dont neuf mètres de profondeur. Elle constitue l’espace polyvalent où des activités pourront se dérouler à ciel ouvert. Le galet, qui abritera sur 600 m2, une salle de concert, un théâtre et un bar, change de peau. Il sera revêtu d’une trame de miroirs en acier inoxydable sur laquelle se reflètera la ville, la place attenante colorée en rouge et les lumières des voitures. Sa tête, amputée lors des travaux de démolition de la tour du City center, sera remplacée par une prothèse portant un écran gigantesque (technique LED) qui projettera le contenu du programme. En faisant bon usage de cette construction, Bernard Khoury signe un grand spectacle urbain qui se donnera à voir... sept ans seulement. La parcelle, ayant une valeur financière importante, sera alors mise en vente et le galet pourra disparaître. May MAKAREM

Tous les automobilistes qui traversent le ring pointent du doigt cette structure étonnante en forme de galet, située en contre-bas du pont Fouad Chéhab.
Conçu, dans les années 60, par Joseph Philippe Karam, le galet, une des dernières ruines de béton du centre-ville, faisait autrefois partie d’une tour commerciale, le City center qui abritait des bureaux, des cinémas, une galerie marchande, un supermarché, une station de taxi et six garages en sous-sol. Lorsqu’il fut décidé au milieu des années 90 d’entreprendre la construction du nouveau siège du ministère des Finances, la partie supérieure de cette ancienne tour, dévastée par la guerre et devenue peu sûre, fut démolie et le sous-sol, sur lequel devait être érigé le projet, fut soumis à des opérations de consolidation. Mais par décision du gouvernement...