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Actualités - CHRONOLOGIE

STRATÉGIES COMMERCIALES - Des agences publiques fournissent aux entreprises un soutien technique et financier Le système d’assistance pour la promotion des exportations et l’internationalisation des PME, un modèle italien à suivre

De notre envoyé spécial à Rome, Anwar AZZI Le Liban et l’Italie ont une structure industrielle quasi identique. Elle est essentiellement composée de micro et de petites et moyennes entreprises spécialisées dans la production manufacturière et agroalimentaire. Contrairement aux PME italiennes, qui jouissent d’une forte présence sur les marchés internationaux, les industries libanaises ne peuvent subvenir qu’aux besoins du marché local, et encore. À la différence du modèle libanais, l’industrie italienne bénéficie d’un appui gouvernemental massif destiné, en particulier, à favoriser les exports et à faciliter l’implantation des PME sur les marchés étrangers. Pour s’initier à ce modèle d’assistance, un groupe d’industriels libanais et de représentants des secteurs public et privé s’est rendu à Rome à l’invitation de la Délégation commerciale d’Italie. Premier partenaire commercial du Liban, l’Italie jouit d’une forte présence internationale. Elle compte environ 12 000 entreprises implantées dans le monde employant plus de 860 000 personnes, selon le rapport 2003/2004 de la Délégation commerciale d’Italie. À la différence du Liban, l’État italien connaît l’avantage comparatif de son industrie et il l’exploite. Essentiellement composée de petites et moyennes entreprises opérant principalement dans la production agroalimentaire et manufacturière, l’industrie italienne s’exporte bien grâce notamment au soutien financier et technique d’organismes et de consortiums public et privé. Certes, le Liban dispose de ses propres organismes d’assistance, tels que l’Association pour la promotion des investissements Idal, mais les industries italiennes comptent considérablement sur ce soutien gouvernemental pour s’exporter et s’implanter à l’étranger. Services gouvernementaux Agence étatique pour la promotion des échanges commerciaux, la Délégation commerciale d’Italie, dite ICE (Istituto nazionale per il commercio estero), dispose de 102 bureaux dans 80 pays. Créé pour assister le ministère du Commerce extérieur dans la promotion des exportations et l’internationalisation des entreprises italiennes, l’ICE fournit des services aux firmes italiennes, principalement des PME, désirant accroître leurs activités à l’étranger et gagner de nouveaux marchés. « L’ICE informe les PME italiennes sur les opportunités de coopération avec des entreprises étrangères et les possibilités d’investissement dans d’autres pays en leur fournissant des informations essentielles sur les marchés qu’ils désirent pénétrer », souligne Michèle Laddage, responsable dans la section de formation à l’ICE. Ainsi l’ICE organise des séminaires de formation et mène des études de marchés pour ces PME. Il opère également en coopération avec des institutions privées pour faciliter l’accès des entreprises locales aux marchés étrangers. Soutien financier Par ailleurs, l’État italien soutient matériellement ces industries à travers l’aide d’institutions publiques telles que l’Organisme pour le financement des joint-ventures, dit Simest (Societa Italiana per le Imprese All’Estero), et l’Agence pour l’assurance des crédits à l’export, dite Sace (Servizi Assicurativi del commercio Estero). Simest est une compagnie limitée qui dépend directement du ministère des Activités productives. Ses actifs sont détenus par le ministère et par des banques et des entreprises privées italiennes. Elle a pour principale mission de promouvoir l’implantation des entreprises italiennes dans des pays en dehors de l’Union européenne en subventionnant ces sociétés exportatrices par des fonds d’assistance et des crédits à l’exportation. « Pour renforcer les activités externes des entreprises italiennes, accroître leur niveau d’exportation et faciliter leur implantation, Simest œuvre pour le développement de joint-ventures entre des entreprises italiennes et étrangères », précise le responsable des relations extérieures chez Simest, Giorgio Ferrante. Outre l’assistance de Simest, les industries locales peuvent bénéficier des services de Sace, l’agence pour l’assurance et la réassurance des crédits à l’export. Également créée pour faciliter l’internationalisation des PME en priorité, Sace permet à ces entreprises de se protéger contre les dangers liés à leurs activités extérieures, tels que les risques politiques, souverains, commerciaux et ceux liés à la production et au crédit. Cependant les entreprises opérant au Liban ne sont pas assurées par Sace puisqu’il est classé dans la catégorie 7, « non garantie », sur la classification du risque pays de l’agence. « Notre agence ne couvre pas les sociétés italiennes entreprenant des activités commerciales avec le Liban », note le directeur pour le développement des affaires chez Sace, Carlo Neri. Export Consortia Conscientes de leurs capacités limitées à accéder et à s’implanter dans les marchés internationaux, les PME italiennes se sont également regroupées dans des consortiums ou « Export Consortia ». Ces rassemblements de petites et moyennes entreprises se dénombrent par centaines et regroupent plus de 7 000 PME. Ils permettent à ces sociétés de promouvoir conjointement leurs productions à l’export. « Federexport » est le plus grand de ces consortiums puisqu’il compte plus de 4 300 PME des secteurs secondaire et tertiaire. Il génère des exportations d’une valeur de 15 millions d’euros par an, soit environ 7 % du chiffre national. « Mis à part l’importance du partenariat commercial italo-libanais, la structure industrielle des deux pays est très ressemblante », déclare, à L’Orient-Le jour, le directeur général exécutif du Forum économique libanais, Nabil Ladki, qui voit dans ce modèle italien « des éléments utiles pour le développement des industries libanaises ». « Les entreprises libanaises doivent également collaborer davantage avec ces organismes de support pour promouvoir les échanges commerciaux entre les deux pays », précise pour sa part le directeur de la section d’études économiques et de management au sein de l’institut de recherche industrielle IRI, Bassam Kabalan. Une délégation libanaise s’initie au système industriel italien Dans le but de raffermir le partenariat commercial italo-libanais, une délégation libanaise d’industriels et de représentants d’institutions publiques et privées s’est rendue a Rome pour s’initier au système du commerce extérieur italien. Organisé par la Délégation commerciale d’Italie, ce séminaire de formation a englobé des rencontres avec des institutions piliers du système italien ainsi qu’une série de visites dans les districts industriels de la région d’Abruzzo et ses provinces Pescara et Teramo (Centre est). Caractérisées par l’un des niveaux d’industrialisation les plus élevés de l’Italie, ces provinces sont spécialisées dans les secteurs de la mécanique, de la microélectronique et de l’agroalimentaire, ainsi que dans la production textile, l’habillement et la maroquinerie. « Les négociations sont allées dans le bon sens. Les entrepreneurs italiens ont manifesté un grand intérêt pour l’établissement de nouveaux accords commerciaux avec les industries libanaises », remarque le directeur général exécutif du Forum économique libanais, Nabil Ladki. La délégation libanaise a également négocié avec des représentants de l’Association des industriels italiens de futurs axes de collaboration entre les deux pays, notamment dans la mise en œuvre d’une Association nationale de franchise au Liban. L’Italie est le premier partenaire commercial du Liban avec une part de marché de 10 % et des importations d’une valeur de 812 millions de dollars en 2004. Composantes du système industriel italien Taille de l’entreprise Nombre d’entreprises Chiffre d’affaires % du total (en millions d’euros) Micro 3 820 233 580 092 27,7 Petite 242 038 648 432 30,7 Moyenne 10 315 227 968 10,8 Total 4 075 551 2 111 846 100 Sources Istat (2003)

De notre envoyé spécial à Rome, Anwar AZZI

Le Liban et l’Italie ont une structure industrielle quasi identique. Elle est essentiellement composée de micro et de petites et moyennes entreprises spécialisées dans la production manufacturière et agroalimentaire. Contrairement aux PME italiennes, qui jouissent d’une forte présence sur les marchés internationaux, les industries libanaises ne peuvent subvenir qu’aux besoins du marché local, et encore. À la différence du modèle libanais, l’industrie italienne bénéficie d’un appui gouvernemental massif destiné, en particulier, à favoriser les exports et à faciliter l’implantation des PME sur les marchés étrangers. Pour s’initier à ce modèle d’assistance, un groupe d’industriels libanais et de représentants des secteurs public et privé s’est rendu...