Rechercher
Rechercher

Actualités

COMMERCE - Les syndicats appellent Nagib Mikati à discuter d’un calendrier agricole avec les autorités syriennes Les agriculteurs réclament un contrôle international sur les produits importés par voie terrestre

La Fédération des syndicats de producteurs agricoles a réclamé hier que les produits agricoles et agroalimentaires importés panr voie terrestre soient contrôlés par des sociétés internationales. Hier, une soixantaine de producteurs de fraises, de prunes vertes, de pommes, de fèves et de petits pois ont organisé un sit-in au marché des légumes à Sin el-Fil pour protester contre « l’invasion » des produits agricoles syriens, jordaniens, égyptiens et autres, conséquence directe de l’ouverture des marchés. Le président de la fédération, Antoine Hoayeck, a dénoncé « la pagaille actuelle aux frontières », évoquant des « fraudes massives » dans le mécanisme d’introduction de produits vers le Liban. « La quasi-totalité des produits agricoles et agroalimentaires font leur entrée sur le marché local sans avoir été soumis à des contrôles de laboratoire ou autres et ne répondent pas, dans la majorité des cas, aux normes de qualité et de sécurité alimentaires », déplore M. Hoayeck. Selon le syndicaliste, il existe trois types de problèmes. Le premier est que la quasi-totalité des produits importés ne comportent pas de certificat d’origine. « Souvent, le consommateur est dupé par l’origine du produit qu’il achète, souligne-t-il. À titre d’exemple, près de 3 000 tonnes de fromage blanc entrent par an en provenance de Syrie et sont commercialisées sur le marché local avec la mention “ Fabriqué au Liban ”. » Le deuxième problème se situe au niveau de la qualité et de la sécurité alimentaires. « Très souvent, la marchandise est avariée ou tout simplement non comestible, explique M. Hoayeck. C’est pour cela que nous réclamons que des sociétés ou des bureaux de contrôle de qualité, à l’instar de Veritas, se chargent de l’inspection des marchandises aux frontières, comme c’est le cas pour les produits agricoles libanais exportés en vertu du programme Export Plus. » Le troisième problème est le manque de personnel et d’aménagement logistique pour effectuer les contrôles nécessaires. « Il y a un seul fonctionnaire du ministère de l’Agriculture pour 40 ou 50 camions frigorifiques qui passent par le point de contrôle de Abboudieh au nord, explique-t-il, sans compter qu’il n’y a pas assez de place pour stationner les camions, ce qui encourage le laxisme au niveau de l’inspection des marchandises. » Pour M. Hoayeck, cette situation a empiré avec l’entrée en vigueur de la Zone arabe de libre-échange, début 2005. « L’agriculture nationale a besoin d’une période de cinq ans pour se restructurer, notamment au niveau de la qualité, estime Fouad Nadr, président du syndicat des producteurs de pommes et des arbres fruitiers. Nous avons été floués par l’ancien ministre de l’Économie, Adnane Kassar, qui devait demander un délai de cinq ans au Conseil économique et social arabe, conformément à une décision du Conseil des ministres. Il ne l’a pas fait, portant ainsi un coup de grâce à l’agriculture libanaise. » Étant donné que les importations terrestres se font de et à travers la Syrie, les agriculteurs ont réclamé une série de mesures afin de remédier à la situation. Ils ont appelé le Premier ministre Nagib Mikati à discuter sérieusement avec les autorités syriennes cette semaine d’un calendrier agricole entre les deux pays. « Nous ne pouvons pas tenir bon face à une ouverture à 100 % des quotas. Si le marché libanais a besoin de 10 tonnes d’un produit, on ne peut pas en importer 100 tonnes », insiste M. Hoayeck. Pour les agriculteurs, ce calendrier est d’autant plus important que le coût de production en Syrie est beaucoup moins élevé qu’au Liban, ce qui rend ses produits plus compétitifs. Par ailleurs, il est « urgent » que le Parlement ratifie la loi antidumping « dans les plus brefs délais ». « En vertu de cette loi, le Liban peut imposer des taxes sur les produits en provenance de Syrie, s’il est prouvé que ces produits bénéficient d’une quelconque subvention à la production ou à l’exportation », souligne M. Hoayeck. R.M.
La Fédération des syndicats de producteurs agricoles a réclamé hier que les produits agricoles et agroalimentaires importés panr voie terrestre soient contrôlés par des sociétés internationales.
Hier, une soixantaine de producteurs de fraises, de prunes vertes, de pommes, de fèves et de petits pois ont organisé un sit-in au marché des légumes à Sin el-Fil pour protester contre «...