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Actualités - CHRONOLOGIE

Marchés Boursiers - Des investisseurs institutionnels américains s’intéressent pour la première fois au Liban L’embellie de Solidere s’inscrit dans une tendance favorable à la place de Beyrouth

En l’espace d’un an et demi, le titre Solidere a plus que doublé et frôle à nouveau les 10 dollars. L’assassinat de Rafic Hariri a légèrement affecté cette évolution, mais la tendance à la hausse a finalement eu le dessus. Au-delà des fondamentaux de la société de reconstruction du centre-ville, le phénomène tient surtout à l’intérêt nouveau des investisseurs pour la place de Beyrouth, sachant que Solidere en est la principale capitalisation. Fait nouveau, les investisseurs institutionnels américains regardent aussi vers le Liban. « Je n’avais jamais vu ça auparavant, c’est probablement l’effet Bush », déclare à L’Orient-Le Jour le responsable de la salle des marchés d’une banque libanaise en référence au fait que le président américain s’est plusieurs fois penché sur le cas du Liban au cours des dernières semaines. « J’ai personnellement ouvert récemment sept comptes pour des investisseurs institutionnels américains », précise-t-il. Ces fonds gèrent des milliards de dollars, dont ils consacrent quelques centaines de millions aux pays émergents. Il suffirait que quelques millions prennent la direction du Liban pour que l’effet prix soit immédiat, car le marché libanais est petit et les volumes traités assez faibles. Or, du point de vue des gestionnaires de portefeuilles chargés des marchés émergents, le potentiel de valorisation de la place de Beyrouth est important si on le compare aux autres marchés régionaux. De façon générale, les marchés du Moyen-Orient restent sous-évalués par rapport aux autres marchés émergents. Cela s’explique si on estime que les marchés boursiers reflètent la santé des économies sous-jacentes. Mais les allocations de ressources ne se font pas toujours en fonction de ce critère, surtout, comme c’est le cas dans le Golfe en raison de la flambée des cours pétroliers, lorsqu’il existe des liquidités en surplus. Résultat, on assiste ces dernières années à un « rattrapage » des Bourses de la région qui sont en forte hausse. L’année dernière, le marché saoudien a par exemple enregistré une hausse de 94 %. Depuis le début de l’année, la hausse est de 55 %. Même phénomène en Égypte, avec une hausse de 73 % en 2004, suivie par une augmentation de 45 % depuis le début 2005. En Jordanie, les évolutions respectives sont de 61 % en 2004 et de 44 % depuis le début de l’année. Par comparaison, le Liban est un peu à la traîne, avec une hausse de 35 % en 2004, suivie d’une hausse de 12 % depuis le début de l’année. Le mouvement de hausse a été spectaculaire dans le Golfe, au point que certains investisseurs craignent désormais qu’ils ne soient proches de la surévaluation. Le ratio de la valeur du marché par rapport à la valeur comptable des sociétés cotées (valeur moyenne des fonds propres) est en moyenne de 3,9 dans les pays du Conseil de coopération du Golfe. Il atteint les 6,6 en Arabie saoudite et les 5,1 au Qatar. D’où l’intérêt nouveau pour les marchés du Levant, restés à l’écart du mouvement jusque-là. La Jordanie a déjà commencé à en bénéficier, le ratio de la valorisation boursière par rapport aux fonds propres étant de 2,7. Par comparaison, au Liban, ce ratio n’est que de 1,1, ce qui attire l’attention des investisseurs. « Je n’avais jamais vu autant d’appétit pour les actions libanaises, pas seulement celles de Solidere, c’est très positif », relève un courtier. Sibylle RIZK
En l’espace d’un an et demi, le titre Solidere a plus que doublé et frôle à nouveau les 10 dollars. L’assassinat de Rafic Hariri a légèrement affecté cette évolution, mais la tendance à la hausse a finalement eu le dessus. Au-delà des fondamentaux de la société de reconstruction du centre-ville, le phénomène tient surtout à l’intérêt nouveau des investisseurs pour la place de Beyrouth, sachant que Solidere en est la principale capitalisation. Fait nouveau, les investisseurs institutionnels américains regardent aussi vers le Liban. « Je n’avais jamais vu ça auparavant, c’est probablement l’effet Bush », déclare à L’Orient-Le Jour le responsable de la salle des marchés d’une banque libanaise en référence au fait que le président américain s’est plusieurs fois penché sur le cas du Liban au...