Concert Voyage entre l’Europe et l’Asie au CCF Les orientales, ou les beautés des musiques voyageuses (Photo)

C’est un bien beau concert que l’ensemble Les orientales, né d’une collaboration initiale entre l’accordéoniste breton Christian Maës et le joueur de qanun jordanien Abdelhalim Khatib, a donné jeudi soir à la salle Montaigne du CCF de Beyrouth. Avec Khaled Yassine aux percussions, Maodez Mohrant à la flûte et Laurent Dacquay au violon et au «saz», les deux initiateurs d’un projet qui a vu le jour à Amman en décembre 2003 et qui a pu produire trois tournées et un album, en attendant le prochain. Une vraie fusion que cette rencontre entre les continents d’Europe et d’Asie, qui commence en Turquie, fait un tour du côté de la Tchétchénie et de la Bulgarie avant de s’en aller rejoindre les pays du monde arabe. Si le qanun a parfois les accents d’une harpe, l’accordéon, quant à lui, reste égal à lui-même, avec sa personnalité à part d’instrument à vent, impossible à rapprocher de la flûte. Les sonorités et les accents que prend chacun des instruments au fil de leur vagabondage sont pour le moins étonnants tout autant que séduisants. Si le violon par exemple n’est pas présent dans la tradition turque, on le retrouve aisément dans le répertoire classique arabe. Et c’est ainsi que, deux heures durant, Les orientales ont offert un florilège fleurant bon son sable chaud et ses rives nonchalantes du Bosphore, mais aussi ses petites pluies humides de la Tchétchénie, voire de la Bretagne. Un concert qui peut rester comme l’un des bons souvenirs d’un « Printemps de Beyrouth » qui se fait attendre. D.G.