Un projet de réinstallation en bloc des habitants du Goush Katif, les colonies au sud de la bande de Gaza, sur le site d’un parc naturel de la côte méditerranéenne d’Israël, a déclenché la fureur des écologistes israéliens.
Ce projet a été évoqué mardi soir par une délégation de colons de cette région appelée à être évacuée cet été avec le Premier ministre Ariel Sharon qui, selon les médias israéliens, semble y être favorable.
Il s’agissait de la première rencontre du genre de M. Sharon avec des colons sur la question jusqu’ici taboue de leur réinstallation, leurs dirigeants s’opposant farouchement au plan de retrait de la bande de Gaza.
« Les camions et les tracteurs (des colons évacués) devront nous passer sur le corps », ont averti les militants de « Tendance verte », une organisation écologiste israélienne déterminée à protéger le parc naturel de Nitzanim, l’un des plus beaux du pays, que M. Sharon, selon eux, s’apprêterait à « sacrifier sur l’autel du désengagement ».
M. Sharon entend se rendre sur le site très prochainement pour examiner personnellement la faisabilité du projet et a convenu d’une nouvelle rencontre avec ses promoteurs dès son retour des États-Unis, où il doit s’entretenir le 11 avril avec le président George W. Bush.
Le ministre de l’Environnement, Shalom Simhon, a affirmé dans un communiqué qu’il ferait barrage à ce projet avec ses collègues travaillistes du gouvernement de cohabitation lors de la prochaine réunion du cabinet. « Nous ne pouvons nous permettre de régler un problème politique et humain, aussi douloureux soit-il, en bradant nos sites protégés et le droit de nos enfants aux espaces verts », a affirmé M. Simhon.
D’une superficie de 780 hectares, le parc naturel de Nitzanim est situé sur la côte israélienne entre la ville d’Ashkélon, au Sud, et la ville d’Ashdod, au Nord.
« C’est le dernier espace vierge de dunes de sable du littoral qui est menacé par ce projet brutal. Avec lui, nous perdrons un des derniers paysages de la Genèse d’Israël », a déclaré Shaï Tahanaï, en charge des parcs naturels du sud du pays.
Le parc naturel de Nitzanim abrite deux espèces protégées de tortues de mer menacées de disparition dans le monde, et une centaine de gazelles, soit la population la plus importante sur la côte de cet animal dont la beauté est chantée par la Bible, affirme de son côté Shaï Cohen, l’unique gardien du parc.
Le projet de réinstallation des colons des seize colonies du Goush Katif, soit la majorité des 21 colonies de la bande de Gaza, prévoit la construction de quatre nouvelles localités sur le site de Nitzanim pour y accueillir un millier de familles.
La dernière menace à laquelle le parc de Nitzanim a eu à faire face est, il y a quelques années, le vol de plusieurs tonnes de sable utilisé dans la construction par des entrepreneurs indélicats, a-t-il indiqué.
Le ministre de l’Environnement entend proposer comme alternative la construction de 450 unités de logement à Nizan, une localité voisine du parc de Nitzanim, pour y accueillir une partie des colons du Goush Katif, ce secteur se prêtant mieux, selon lui, à leur réinstallation.
Jacques PINTO (AFP)
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Un projet de réinstallation en bloc des habitants du Goush Katif, les colonies au sud de la bande de Gaza, sur le site d’un parc naturel de la côte méditerranéenne d’Israël, a déclenché la fureur des écologistes israéliens.
Ce projet a été évoqué mardi soir par une délégation de colons de cette région appelée à être évacuée cet été avec le Premier ministre Ariel Sharon qui, selon les médias israéliens, semble y être favorable.
Il s’agissait de la première rencontre du genre de M. Sharon avec des colons sur la question jusqu’ici taboue de leur réinstallation, leurs dirigeants s’opposant farouchement au plan de retrait de la bande de Gaza.
« Les camions et les tracteurs (des colons évacués) devront nous passer sur le corps », ont averti les militants de « Tendance verte », une organisation...
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