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Actualités - OPINION

Éclairage - Un an après l’assassinat de cheikh Yassine, le Hamas veut concilier politique et résistance

Un an après l’assassinat par Israël de son chef spirituel Ahmed Yassine, le Hamas s’apprête à participer pour la première fois aux législatives palestiniennes mais sans renoncer à la lutte armée. Cheikh Yassine, le fondateur du Mouvement de la résistance islamique, a été assassiné à l’âge de 67 ans le 22 mars 2004 dans un raid aérien israélien, alors qu’il sortait d’une mosquée de Gaza sur son fauteuil roulant. « L’assassinat du cheikh a été un coup rude, mais le Hamas l’a bien encaissé, ce qui l’a renforcé et accru sa popularité », affirme à l’AFP Sami Abou Zouhri, porte-parole de ce mouvement responsable de dizaines d’attentats anti-israéliens depuis le début de l’intifada en septembre 2000. Il avance pour preuve le raz-de-marée en faveur du Hamas au scrutin municipal dans la bande de Gaza en janvier et ses succès obtenus lors d’élections syndicales et de conseils d’étudiants dans des universités. « Ces succès ont surpris l’ennemi qui a assassiné cheikh Yassine pour nous affaiblir », dit M. Abou Zouhri. Fort de son succès aux municipales, le Hamas a annoncé le 12 mars qu’il participerait, pour la première fois, aux élections législatives prévues en juillet. Cette entrée prévue dans la vie politique ne signifie pas pour autant que le mouvement entend renoncer à la résistance contre Israël, bien qu’il respecte depuis janvier avec les groupes armés une trêve informelle dans les attaques anti-israéliennes. Dans un communiqué publié à l’occasion du 1er anniversaire de l’assassinat de son fondateur, le Hamas a affirmé que sa décision de participer aux législatives « s’inscrit dans la pensée politique flexible que notre cheikh avait forgée ». « Nous restons fidèles au sang de notre cheikh et ne renoncerons pas à notre droit à la défense légitime ou aux droits de notre peuple en tête desquels le retour des réfugiés, la libération des détenus et la libération de nos terres de la souillure de l’occupation », ajoute le texte. Selon M. Abou Zouhri, la trêve et la participation à la vie politique ne reflètent pas un quelconque changement de stratégie motivé par la disparition de cheikh Yassine. « Ce sont des questions qui avaient été à l’ordre du jour du temps de cheikh Yassine, et le Hamas avait alors fait connaître les mêmes positions », dit M. Abou Zouhri, rappelant que le mouvement avait adhéré en 2003 à une trêve unilatérale orchestrée par Mahmoud Abbas, l’actuel président de l’Autorité palestinienne, à l’époque Premier ministre de Yasser Arafat. « Si cheikh Yassine avait été en vie, il aurait accepté l’entrée du Hamas au Parlement et la période actuelle d’accalmie », renchérit l’analyste Ghazi Hamad, proche du Hamas. Selon lui, « la pensée de cheikh Yassine reste valable aujourd’hui : la résistance reste le choix stratégique du Hamas en dépit de sa décision de participer aux élections législatives ». Une transformation du groupe en parti politique est d’après M. Hamad une hypothèse « totalement exclue par sa direction qui veut que le Hamas reste un mouvement de libération ». Un autre analyste, Talal Oukal, souligne que la décision du Hamas de participer aux élections « reflète le pragmatisme dont il sait faire preuve ». Contrairement à M. Hamad, il estime que la disparition de cheikh Yassine et d’autres chefs du mouvement, comme son successeur Abdelaziz al-Rantissi, assassiné en avril 2004, explique en partie ses récentes décisions. « Il savait maintenir l’équilibre entre les ailes pragmatique et dure du mouvement et il ne fait pas de doute que sa disparition et celle d’autres cadres ont contribué à la transformation que l’on voit », affirme-t-il. Échaudé par l’assassinat tour à tour de Yassine et Rantissi, le Hamas a décidé depuis de garder secrète l’identité de son nouveau chef dans les territoires palestiniens. Mahmoud Zahar apparaît toutefois aujourd’hui comme son dirigeant le plus en vue. La disparition de cheikh Yassine a aussi propulsé sur les devants de la scène le chef de son bureau politique, Khaled Mechaal, basé à Damas. Sakher ABOU EL-OUN (AFP)
Un an après l’assassinat par Israël de son chef spirituel Ahmed Yassine, le Hamas s’apprête à participer pour la première fois aux législatives palestiniennes mais sans renoncer à la lutte armée.
Cheikh Yassine, le fondateur du Mouvement de la résistance islamique, a été assassiné à l’âge de 67 ans le 22 mars 2004 dans un raid aérien israélien, alors qu’il sortait d’une mosquée de Gaza sur son fauteuil roulant. « L’assassinat du cheikh a été un coup rude, mais le Hamas l’a bien encaissé, ce qui l’a renforcé et accru sa popularité », affirme à l’AFP Sami Abou Zouhri, porte-parole de ce mouvement responsable de dizaines d’attentats anti-israéliens depuis le début de l’intifada en septembre 2000. Il avance pour preuve le raz-de-marée en faveur du Hamas au scrutin municipal dans la bande de...