Mme Rice s’est fixé une tâche ardue : promouvoir sans complexe la politique du président George W. Bush, tout en cherchant à corriger l’image internationale des États-Unis profondément dégradée par cette même politique. Cette « bushiste » sans états d’âme, étroitement associée à la décision controversée de partir en guerre en Irak, doit...
Actualités - OPINION
ÉCLAIRAGE - La secrétaire d’État US veut imposer rapidement son style sur la scène internationale qu’elle parcourt au pas de charge Discours-choc et opérations de charme : « Condi » Rice peaufine son image
Par Christophe de ROQUEFEUIL, le 23 mars 2005 à 00h00
Alternant propos-chocs, événements médiatiques et opérations de charme, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice veut imposer rapidement son style sur la scène internationale qu’elle parcourt au pas de charge. Tour à tour « Secretary Rice » (son titre) et « Condi » (son surnom), la chef de la diplomatie américaine a cherché à peaufiner son image lors d’une tournée d’une semaine dans six pays d’Asie, après un marathon du même type en Europe.
Mme Rice s’est fixé une tâche ardue : promouvoir sans complexe la politique du président George W. Bush, tout en cherchant à corriger l’image internationale des États-Unis profondément dégradée par cette même politique. Cette « bushiste » sans états d’âme, étroitement associée à la décision controversée de partir en guerre en Irak, doit aussi faire oublier son prédécesseur Colin Powell, qui bénéficiait d’une réputation d’élément modérateur au sein d’une administration dominée par les « faucons ».
Lors de sa tournée asiatique, elle a su se montrer mordante, notamment envers les Européens, accusés d’envoyer « un mauvais signal » en cherchant à lever leur embargo sur les ventes d’armes à la Chine. « Après tout, ce sont les forces américaines qui jouent le rôle de garant de la stabilité dans le Pacifique », a-t-elle dit, reléguant sans ménagement l’Union européenne à un rôle de figurant dans cette partie du monde.
Le régime nord-coréen, ennemi juré des États-Unis dans la région, a eu droit de son côté à une alternance de douches chaudes et froides. Mme Rice a répété inlassablement que l’Amérique n’avait « aucune intention d’envahir ou d’attaquer » la Corée du Nord, tout en laissant pointer une menace de sanctions au cas où Pyongyang persisterait à ne pas négocier sur son programme nucléaire. Elle a aussi visité en Corée du Sud un poste de commandement militaire souterrain ultrasecret, le « PC Tango », pour rendre un hommage vibrant aux GI se trouvant « sur la ligne de front de la liberté » face au régime stalinien de Kim Jong-il.
À Pékin, elle s’est rendue pour le dimanche des Rameaux dans une paroisse chrétienne chinoise, un geste de solidarité avec les minorités religieuses et une pierre dans le jardin du régime communiste chinois.
La très formelle « Secretary Rice », assistée d’un conseiller en communication ne laissant rien au hasard, a aussi joué la carte « Condi » pour chercher à adoucir l’image souvent agressive de l’Administration Bush à l’étranger : à son arrivée à Tokyo, la filiforme secrétaire d’État était accueillie à bras ouverts par le colossal Konishiki, une star du sumo – sport de lutte immensément populaire au Japon – originaire de l’archipel américain de Hawaï, de quoi offrir de belles images aux photographes. À Pékin encore, elle s’est rendue dans une patinoire pour bavarder avec des enfants de l’équipe junior de patinage artistique chinoise, sous les feux d’innombrables caméras. Elle-même ancienne patineuse de haut niveau, Mme Rice a admis « être loin d’être aussi bonne que ces enfants », ajoutant que ses performances s’étaient arrêtées à la double boucle, alors que les jeunes Chinois présents étaient capables d’en enchaîner trois. À New Delhi, la secrétaire d’État a pris un engagement très remarqué par les médias locaux pour séduire son hôte, le ministre indien des Affaires étrangères Natwar Singh. « Je vous fais la promesse que je vais même essayer de comprendre le cricket », qui déchaîne les passions en Inde, lui a-t-elle dit. « Je vais essayer de comprendre le baseball », cher aux Américains, lui a répondu M. Singh du tac au tac.
Christophe de ROQUEFEUIL (AFP)
Alternant propos-chocs, événements médiatiques et opérations de charme, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice veut imposer rapidement son style sur la scène internationale qu’elle parcourt au pas de charge. Tour à tour « Secretary Rice » (son titre) et « Condi » (son surnom), la chef de la diplomatie américaine a cherché à peaufiner son image lors d’une tournée d’une semaine dans six pays d’Asie, après un marathon du même type en Europe.
Mme Rice s’est fixé une tâche ardue : promouvoir sans complexe la politique du président George W. Bush, tout en cherchant à corriger l’image internationale des États-Unis profondément dégradée par cette même politique. Cette « bushiste » sans états d’âme, étroitement associée à la décision controversée de partir en guerre en Irak, doit...
Mme Rice s’est fixé une tâche ardue : promouvoir sans complexe la politique du président George W. Bush, tout en cherchant à corriger l’image internationale des États-Unis profondément dégradée par cette même politique. Cette « bushiste » sans états d’âme, étroitement associée à la décision controversée de partir en guerre en Irak, doit...
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