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Actualités

En février Pâques, le Liban

Cette année Pâques devait arriver avant l’heure, vendredi saint aussi. Quand j’ai vu cette herbe si tendre j’ai su qu’était là le printemps Et ce n’a pas failli. Comme tombe une première goutte avant la pluie, une goutte qui éclate en quatre pétales de sang, dans la verte prairie où le soleil habillait les cailloux de laine, une, puis deux, puis trois et bientôt des centaines d’anémones explosées au ciel de ce trou phénicien chantèrent l’hymne d’un peuple qui renaît de ses martyrs. « Eh, yallah ! Souria Tla’é barra ! » Foulards blanc et rouge au cou la jeunesse s’égosillait, et les vieux de pleurer d’une joie sans fin. Cette année sans doute Adonis est mort pour la dernière fois Chrétiens et musulmans mêlent leurs roses laiteuses et charnelles, le Nahr Ibrahim remonte vers les cimes ses cèdres abattus. Tous les lundis sont Achoura, et c’est toute la semaine première communion. Chehim-Beyrouth 24/02/05 Joan LARZAC (traduit de l’occitan)
Cette année Pâques devait arriver avant l’heure,
vendredi saint aussi.

Quand j’ai vu cette herbe si tendre
j’ai su qu’était là le printemps
Et ce n’a pas failli.

Comme tombe une première goutte avant la pluie,
une goutte qui éclate en quatre pétales de sang,
dans la verte prairie où le soleil habillait les cailloux de laine,
une, puis deux, puis trois
et bientôt des centaines d’anémones
explosées au ciel de ce trou phénicien
chantèrent l’hymne d’un peuple qui renaît
de ses martyrs.
« Eh, yallah ! Souria Tla’é barra ! »
Foulards blanc et rouge au cou
la jeunesse s’égosillait, et les vieux
de pleurer d’une joie sans fin.

Cette année sans doute Adonis
est mort pour la dernière fois
Chrétiens et musulmans
mêlent leurs roses laiteuses et charnelles,
le Nahr Ibrahim...