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Actualités - CHRONOLOGIE

Municipales au nord - Dernier jour d’élections, après le Mont-Liban, Beyrouth, la Békaa et le Liban-Sud Des enjeux politiques majeurs, pour une poignée de présidentiables et de Premiers ministrables

Les municipales 2004 se termineront demain par le Liban-Nord, où les inscrits des deux circonscriptions auront à élire 2 394 conseillers municipaux de 212 municipalités, ainsi que 595 moukhtars et 948 membres du conseil des moukhtars dans 383 localités. Force est de constater, depuis près d’une semaine, qu’à l’instar de ce qu’ont connu les cinq autres mohafazats (Mont-Liban, Beyrouth, Békaa, Liban-Sud et Nabatiyeh) depuis le 2 mai, les enjeux politiques locaux et nationaux ne manqueront pas de marquer de leur sceau cette échéance nordiste, entraînant de facto des batailles certes moins titanesques qu’ailleurs, mais tout aussi brûlantes et tout aussi redoutables au niveau des implications et des conséquences politiques. Et si le choc sudiste s’est caractérisé par un face-à-face entre deux partis, deux regroupements qui se disputaient le leadership chiite, le Nord sera une arène qui risque d’être impitoyable pour des individus jouissant certes d’une stature nationale indéniable, mais qui auront grand besoin de ces municipales pour la consolider, la renforcer, voire la préserver ou, même, en défendre la survie. Ces individus ont un calibre local loin d’être négligeable : des présidentiables loyalistes (Sleimane Frangié, Mikhaël Daher et Jean Obeid) ; des présidentiables opposants, piliers de Kornet Chehwane (Nayla Moawad et Boutros Harb) ; des Premiers ministrables (Négib Mikati et Omar Karamé) ; des députés (Sayed Akl, Maurice Fadel, Mohammed Kabbara, Mohammed Safadi), sans oublier Michel Aoun et Sethrida Geagea. À Tripoli d’abord, Omar Karamé joue très gros son poids local mais aussi national. Sa crise de nerfs évitée in extremis par le décideur syrien, qui a dû imposer à une Jamaa islamiya de moins en moins disciplinée une alliance avec le député tripolitain pour que celui-ci ne se retire pas du jeu, prouve les limites et les faiblesses d’un éventuel retour de Omar effendi au Sérail en cas de démission, un jour, de Rafic Hariri. À l’inverse, Négib Mikati semble avoir gagné un poids certain qu’un succès aux municipales finira de conforter presque ad vitam aeternam. À Zghorta, Nayla Moawad a la lourde mission de remonter le moral de Kornet Chehwane après les déconfitures de l’opposition durant le mois de mai, et d’installer, comme elle entend le faire, « l’État de droit », face au ministre de la Santé, Sleimane Frangié, et tout l’appui syrien et libanais dont il bénéficie. Tous deux ont en ligne de mire les législatives 2005. À Bécharré, Sethrida Geagea et les Forces libanaises ont présenté – et c’est inédit – une liste complète, et si elles triomphent face au triumvirat parlementaire Tok-Issa el-Khoury-Succar, ce sera une énorme première. À Batroun, la liste menée par Antoine Bassile et qui comporte le fougueux Gebrane Bassile, haut cadre du CPL et gendre de Michel Aoun, est persuadée de réaliser un excellent score malgré l’immense popularité de Marcellion el-Hark, président sortant de la municipalité, et de son premier soutien, le député Sayed Akl, appuyé par Sleimane Frangié. À Tannourine, Boutros Harb joue très gros dans le cadre d’une bataille opposition/opposition qui verra la liste qu’il parraine faire face à une liste familiale, appuyée par les aounistes, les FL et Nabil Manuel Younès. À Kobeyate enfin, Mikhaël Daher aura fort à faire face à l’ancien ministre Faouzi Hobeiche. Le dimanche 30 mai sera effectivement un véritable baromètre pour les semaines et les mois à venir. Z.M.
Les municipales 2004 se termineront demain par le Liban-Nord, où les inscrits des deux circonscriptions auront à élire 2 394 conseillers municipaux de 212 municipalités, ainsi que 595 moukhtars et 948 membres du conseil des moukhtars dans 383 localités.
Force est de constater, depuis près d’une semaine, qu’à l’instar de ce qu’ont connu les cinq autres mohafazats (Mont-Liban, Beyrouth, Békaa, Liban-Sud et Nabatiyeh) depuis le 2 mai, les enjeux politiques locaux et nationaux ne manqueront pas de marquer de leur sceau cette échéance nordiste, entraînant de facto des batailles certes moins titanesques qu’ailleurs, mais tout aussi brûlantes et tout aussi redoutables au niveau des implications et des conséquences politiques.
Et si le choc sudiste s’est caractérisé par un face-à-face entre deux partis, deux...