L’invitation sans précédent adressée au Premier ministre israélien Ariel Sharon à se rendre en Tunisie illustre le réchauffement des relations d’Israël avec des pays arabes, gelées depuis le déclenchement de l’intifada en septembre 2000.
Dans le même contexte, l’ambassadeur de Jordanie à Tel-Aviv est revenu cette semaine après plus de quatre ans d’absence, l’ambassadeur d’Égypte est censé arriver à son tour et le vice-ministre israélien de l’Éducation Michael Melchior a effectué cette semaine une visite au Qatar.
La Jordanie et l’Égypte, qui ont signé la paix avec Israël respectivement en 1994 et 1979, avaient rappelé leurs ambassadeurs fin 2000 pour dénoncer la répression israélienne de l’intifada palestinienne. L’annonce de leur retour a été faite au sommet de Charm el-Cheikh en Égypte le 8 février, où Palestiniens et Israéliens ont proclamé l’arrêt des violences.
Les responsables israéliens se sont naturellement félicités de ces développements qui, selon eux, reflètent l’amélioration sensible de l’image d’Israël dans le monde après l’annonce d’un retrait israélien de la bande de Gaza et l’évacuation de colonies de ce territoire à partir de juillet.
Sharon a accepté l’invitation, confirmée par Tunis dans le cadre de la seconde phase du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI), prévu en novembre 2005.
Le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom, qui avait noué les contacts avec la Tunisie, dont il est lui-même originaire, a estimé que cette visite « pourrait ouvrir une nouvelle ère dans les relations bilatérales » et entre l’État juif et « d’autres pays arabes », selon son porte-parole. Ce dernier, Yeshua Mor Yossef, a précisé que le ministre avait eu à ce sujet une conversation téléphonique avec son homologue tunisien Abdelbaki Hermassi en début de semaine.
« Il s’agit d’un développement de première importance, qui s’inscrit dans une volonté générale de certains pays arabes de jouer à nouveau un rôle dans le processus de paix au Proche-Orient », estime le chercheur israélien Barry Rubin, de l’institut interdisciplinaire de Hezliya près de Tel-Aviv. Selon lui, ces changements sont dus à plusieurs facteurs : « l’intérêt de pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël, une volonté exprimée voilà une dizaine d’années, la volonté d’arrêt des violences de la nouvelle direction palestinienne arrivée au pouvoir après le décès de Yasser Arafat en novembre, la décision israélienne de se retirer de la bande de Gaza ».
Israël et la Tunisie n’entretiennent pas de relations diplomatiques, mais ils avaient établi en 1996 des « bureaux d’intérêts » réciproques et désigné des « représentants permanents ».
Ces représentations ont été toutefois fermées en octobre 2000 à l’initiative de la Tunisie qui entendait ainsi protester contre la répression sanglante de l’intifada palestinienne par l’armée israélienne.
Lundi dernier, M. Shalom a évoqué la possibilité que « dix pays arabes ouvrent une représentation diplomatique », au lendemain du vote de son gouvernement en faveur de l’évacuation des 8 000 colons de Gaza et de quatre colonies juives en Cisjordanie. Il s’agit principalement de pays d’Afrique du Nord et du Golfe, a précisé son porte-parole, en allusion au Maroc qui disposait d’un bureau de représentation, de Tunisie qui avait ouvert un bureau d’intérêts et d’Oman et du Qatar qui maintenaient à Tel-Aviv des bureaux de représentation économique.
Marius SCHATTNER (AFP)
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L’invitation sans précédent adressée au Premier ministre israélien Ariel Sharon à se rendre en Tunisie illustre le réchauffement des relations d’Israël avec des pays arabes, gelées depuis le déclenchement de l’intifada en septembre 2000.
Dans le même contexte, l’ambassadeur de Jordanie à Tel-Aviv est revenu cette semaine après plus de quatre ans d’absence, l’ambassadeur d’Égypte est censé arriver à son tour et le vice-ministre israélien de l’Éducation Michael Melchior a effectué cette semaine une visite au Qatar.
La Jordanie et l’Égypte, qui ont signé la paix avec Israël respectivement en 1994 et 1979, avaient rappelé leurs ambassadeurs fin 2000 pour dénoncer la répression israélienne de l’intifada palestinienne. L’annonce de leur retour a été faite au sommet de Charm el-Cheikh en...
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