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Actualités - OPINION

Éclairage - La police de Kerbala estime avoir tiré les leçons des attentats de la Achoura en 2004

La police refoule même les vélos des enfants à l’entrée du secteur des sanctuaires chiites dans la ville sainte de Kerbala pour le deuil de la Achoura, sans pouvoir totalement exclure une réédition des attentats meurtriers de l’an dernier. La police de la province a tiré les leçons des attentats perpétrés lors des commémorations précédentes, en mars 2004, a assuré son porte-parole Rahmane Mechaoui. « Le nombre de policiers a augmenté, ainsi que celui de leurs véhicules », a-t-il déclaré à l’AFP, sans préciser dans quelle proportion, ajoutant que la ville, située à 110 km au sud de Bagdad, était inaccessible aux pèlerins étrangers sans autorisation délivrée par la police de Kerbala. L’année dernière, plus de 170 personnes avaient été tuées lors de la Achoura dans des attaques antichiites simultanées à Kerbala et Bagdad, les plus meurtrières de la série d’attentats qui ont secoué l’Irak depuis la chute de Saddam Hussein en avril 2003. Les autorités avaient alors imputé ce carnage, perpétré malgré un important dispositif de sécurité, à l’afflux de pèlerins étrangers, au manque d’effectifs et de moyens de la police, et à la passivité des forces de la coalition. Le 10 février, le gouvernement a annoncé la fermeture des frontières terrestres de l’Irak du 17 au 22 février à l’occasion de la Achoura, dont les manifestations doivent atteindre leur paroxysme le 19, date anniversaire du martyre de Hussein, troisième imam du chiisme, sous les coups des troupes du calife omeyyade Yazid. Le lendemain, le gouverneur de la province, Saad Massoudi, rendait public un train de mesures exceptionnelles pour la Achoura prévoyant la fermeture des accès de Kerbala à partir du 14 et des restrictions draconiennes à la circulation deux jours plus tard. « La force multinationale sera en première ligne pour la protection de la ville avec, en deuxième ligne, l’armée (irakienne) », a indiqué M. Mechaoui. « Quant à la police, elle sera en troisième ligne pour garder les entrées et les sorties de la ville et le secteur entre les deux lieux saints », a-t-il ajouté en référence aux sanctuaires qui abritent le tombeau de Hussein et de son frère Hassan. Dans ce secteur, la police, munie de véhicules flambant neufs, s’est déployée en force, y compris sur les toits. Le porte-parole a affirmé voir dans l’attentat à la voiture piégée commis dimanche à quelques km au sud de Kerbala, qui n’a pas fait de victime, une « preuve » de l’efficacité des mesures de sécurité, puisque les explosifs n’ont pu être posés dans la ville. Aux barrages filtrants dressés à l’entrée du secteur des deux sanctuaires, livré aux processions de pénitents de plus en plus nombreux à l’approche de la Achoura, qui expient symboliquement, en particulier par la flagellation, l’abandon de Hussein par les chiites, les policiers se montrent intraitables. Ils ne laissent passer que les chariots de marchandises, souvent utilisés pour transporter les plus âgés des pèlerins étrangers, notamment les Iraniens qui brillent par leur absence. Sur les tombes de Hussein et Hassan, parmi les billets déposés en offrande, les effigies de Gandhi rivalisent en nombre avec celles de l’ayatollah Ruhollah Khomeyni, signe de la désaffection des Iraniens, qui fournissent traditionnellement les bataillons de pèlerins les plus nombreux à Kerbala. Malgré l’élimination des principales causes attribuées au massacre de l’an dernier, « nous envisageons le pire », a souligné le porte-parole de la police. « Nous sommes bien préparés, nous avons fait tout ce qui est en notre pouvoir », a-t-il estimé, soulignant : « Nous avons maintenant besoin de la coopération des citoyens et inchallah (si Dieu le veut), il n’arrivera rien. » Sélim SAHEB ETTABA (AFP)
La police refoule même les vélos des enfants à l’entrée du secteur des sanctuaires chiites dans la ville sainte de Kerbala pour le deuil de la Achoura, sans pouvoir totalement exclure une réédition des attentats meurtriers de l’an dernier.
La police de la province a tiré les leçons des attentats perpétrés lors des commémorations précédentes, en mars 2004, a assuré son porte-parole Rahmane Mechaoui.
« Le nombre de policiers a augmenté, ainsi que celui de leurs véhicules », a-t-il déclaré à l’AFP, sans préciser dans quelle proportion, ajoutant que la ville, située à 110 km au sud de Bagdad, était inaccessible aux pèlerins étrangers sans autorisation délivrée par la police de Kerbala.
L’année dernière, plus de 170 personnes avaient été tuées lors de la Achoura dans des attaques antichiites...