Les juges espagnols Juan del Olmo et Baltasar Garzon relient explicitement les attentats du 11 mars à Madrid à la guerre en Irak et à l’alignement sur Washington de l’ancien gouvernement conservateur de José Maria Aznar.
Ces attentats, qui ont fait 191 morts et 1 900 blessés, revendiqués par el-Qaëda, ont été commis « en réaction à la guerre en Irak », ont affirmé ces magistrats dans leurs procès-verbaux de placement en détention de deux islamistes marocains.
Les auteurs des attentats du 11 mars, en majorité des Marocains résidant en Espagne, se seraient inscrits dans la ligne stratégique définie par la nébuleuse d’Oussama Ben Laden qui avait appelé, dans une vidéo diffusée le 18 octobre 2003, à frapper les pays européens impliqués dans la guerre en Irak, dont l’Espagne.
Le gouvernement Aznar s’était fermement prononcé en faveur de la guerre en Irak au nom de la lutte contre le terrorisme international, avant d’y envoyer un contingent militaire pour participer à sa « pacification ».
Le retrait du contingent espagnol a été la première décision du gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero, vainqueur surprise des élections législatives du 14 mars, trois jours seulement après les attentats de Madrid.
Les deux juges espagnols fondent leurs affirmations sur les déclarations d’islamistes détenus en Espagne et sur un rapport du renseignement espagnol liant les attaques contre les trains madrilènes au conflit irakien.
Ce rapport « reflète avec pertinence l’état actuel des investigations » sur le 11 mars, a écrit le juge del Olmo.
Son collègue de l’Audience nationale, Baltasar Garzon, chargé de plusieurs enquêtes sur des cellules islamistes en Espagne dont la cellule d’el-Qaëda démantelée en 2001, avait dès la mi-décembre cité la guerre en Irak comme motivation des auteurs des attentats du 11 mars, à la suite des interpellations de deux Marocains.
L’un de ces suspects a confié au juge que le coordinateur des attentats du 11 mars, le Tunisien Serhane ben Abdelmajid Fakhet, avait affirmé vouloir frapper l’Espagne pour la punir de son intervention militaire en Irak, lors de réunions de radicaux islamistes tenues en Espagne. « Le Tunisien » s’est fait exploser le 3 avril dernier à Léganès, près de Madrid, avec six autres auteurs présumés des attentats du 11 mars, alors que leur appartement était cerné par la police.
Le lien entre le 11 mars et l’Irak est également dressé par le juge del Olmo dans l’acte de placement en détention qu’il a signifié mardi soir au Marocain Hassan el-Haski, qui serait « intervenu dans la conception, la préparation et aurait contribué activement à la réalisation des attentats » du 11 mars.
El-Haski, interpellé vendredi dans l’archipel espagnol des Canaries, est considéré comme un dirigeant du Groupe islamique des combattants du Maroc (GICM) qui a revendiqué les attentats de mai 2003 à Casablanca (45 morts) et dont plusieurs membres sont impliqués dans ceux de Madrid. Émanation d’el-Qaëda, ce mouvement d’inspiration salafiste a été fondé dans les années 1990 par des Marocains ayant participé au jihad contre l’occupation de l’Afghanistan par les troupes soviétiques jusqu’en 1989.
Selon le rapport du renseignement espagnol cité par le magistrat, le GICM et d’autres groupes terroristes nord-africains ont pris la décision d’exporter le jihad hors de pays musulmans en guerre, là où ils résidaient, lors d’une réunion tenue en février 2002 à Istanbul en présence de cadres d’el-Qaëda. « La décision de frapper le Maroc et l’Espagne semblait déjà être prise. Il ne restait qu’à choisir le moment, situer l’objectif et trouver les exécutants », indique ce rapport cité par le juge.
Pierre AUSSEILL (AFP)
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Les juges espagnols Juan del Olmo et Baltasar Garzon relient explicitement les attentats du 11 mars à Madrid à la guerre en Irak et à l’alignement sur Washington de l’ancien gouvernement conservateur de José Maria Aznar.
Ces attentats, qui ont fait 191 morts et 1 900 blessés, revendiqués par el-Qaëda, ont été commis « en réaction à la guerre en Irak », ont affirmé ces magistrats dans leurs procès-verbaux de placement en détention de deux islamistes marocains.
Les auteurs des attentats du 11 mars, en majorité des Marocains résidant en Espagne, se seraient inscrits dans la ligne stratégique définie par la nébuleuse d’Oussama Ben Laden qui avait appelé, dans une vidéo diffusée le 18 octobre 2003, à frapper les pays européens impliqués dans la guerre en Irak, dont l’Espagne.
Le gouvernement Aznar...
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