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Actualités - REPORTAGE

Cinq experts en art se penchent sur le bestiaire de Naji Asfar « When Orpheus Sang » : l’histoire illustrée de 285 objets miniatures, d’une incontestable beauté (photo)

Le métier de Naji Asfar est d’acheter et de vendre de très beaux objets antiques. Collectionneur et marchand expert, il aime par-dessus tout ce qui est intemporel et ses goûts couvrent les siècles, les cultures et les continents. Mais Naji Asfar fait plus qu’acheter et vendre… En 25 ans, il a rassemblé une collection exceptionnelle d’animaux miniatures qui font, aujourd’hui, l’objet d’un très bel ouvrage, «When Orpheus Sang» («Quand Orphée a chanté»), qu’il signera à la villa Audi, Sofil, ce soir entre 17 heures et 19 heures, et dont la recette des ventes ira au Musée de l’Université américaine de Beyrouth (AUB Museum). Le titre du livre n’est pas dû au hasard. Un Orphée en argent doré chevauchant un serpent et jouant la lyre se trouve au cœur de la collection. Selon la mythologie grecque, le chant de ce grand musicien et poète, fils du roi Oeagre et de la muse Calliope, charmait les dieux et les mortels et apprivoisait les fauves. Dès lors, Naji Asfar a décidé que son petit Orphée serait « l’ange gardien » de son bestiaire. Publié aux éditions Geuthner, l’ouvrage déroule sur 255 pages le cortège de 285 sculptures, témoignant du génie de plusieurs civilisations, déclinant des factures différentes (abstraites ou expressives) et exécutées dans divers matériaux : argent, ambre, bronze, cristal de roche, faïence, ivoire, jade, jaspe, lapis-lazuli, marbre, or, plomb et pâte de verre. Mésopotamiens, égyptiens, grecs, romains, celtes, vikings, anglo-saxons ou encore chinois, ces objets, dont la taille ne dépasse pas les dix centimètres, se caractérisent par leur variété et leur qualité, et représentent des animaux connus, mais aussi des compositions fantastiques, des animaux mythologiques et inquiétants comme le dragon, la licorne ou le cerbère, ce chien à trois têtes qui gardait l’entrée des enfers. « En fait, j’ai préféré la variété du bestiaire à la diversité des civilisations, l’éventail historique et géographique choisi étant lui-même assez large. Et dans ce cadre, je me suis efforcé de rechercher des animaux insolites, rarement représentés dans l’Antiquité, comme le brochet, poisson extrêmement rare, ou l’escargot, animal dont on rencontre fort peu la figure mais dont je possède un bel exemplaire en cristal de roche », explique Naji Asfar dans son introduction à l’ouvrage, un texte reproduit sous forme d’une conversation à bâtons rompus avec Paul Audi, et où il évoque Georges Schéhadé. « Cet homme exceptionnel, souligne-t-il, fut de toute ma famille un ami très cher et très proche. Il a été, sans doute, celui qui m’a inspiré l’idée de la collection et ensuite du bestiaire... Je veux dire que c’est la délicatesse et la finesse de son œuvre poétique qui m’ont fait comprendre que le grand n’est pas forcément le monumental, et que si pour certains “ less is more ”, pour moi : “ small is big ”. D’ailleurs, je crois que c’est la devise de cette collection dans laquelle, depuis 1977, année d’acquisition du premier objet, j’ai mis tout mon cœur, car c’est en me servant de sa flamme que j’ai réussi à faire la part du feu, comme on dit, c’est-à-dire à faire entrer ou sortir de mon arche de Noé tout nouvel arrivant... » Fidèle à sa passion, puisque « c’est par elle que les belles choses s’accomplissent », le collectionneur décide de parfaire son ouvrage en faisant appel à cinq historiens d’art pour collaborer à une présentation très fouillée de chaque miniature. Debra Noël Adams, du British Museum, s’est chargée d’analyser les pièces cataloguées sous les rubriques « Grèce et Magna Graecia», «Europe médiévale» et « Empire romain ». Trudy S. Kawami, directrice de recherches à la Fondation Arthur M. Sackler, a étudié les objets répertoriés dans « Ancient Near East » (Ancien Proche-Orient). Robert Morkot, professeur à l’Université d’Exeter, a planché sur les sculptures de « l’Égypte pharaonique ». Emma C. Bunker, une des responsables du département d’art asiatique au Musée de Denver, s’est penchée sur les objets provenant d’Asie et des steppes. Enfin, Dalia Tawil, spécialiste à New York, a étudié les objets parthes et sassanides. Plus de 25 pages sont d’ailleurs consacrées aux sources bibliographiques. Un ouvrage à garder précieusement dans sa bibliothèque pour découvrir, à l’instar de Naji Asfar, « ces animaux miniatures, merveilleuses créatures (qui) ne m’ont ni lassé ni déçu. Bien au contraire, au fur et à mesure que je les collectionnais, mon éblouissement allait croissant et je crois bien qu’après avoir traversé tant de siècles et d’épreuves, elles se plaisent bien en ma compagnie ». May MAKAREM

Le métier de Naji Asfar est d’acheter et de vendre de très beaux objets antiques. Collectionneur et marchand expert, il aime par-dessus tout ce qui est intemporel et ses goûts couvrent les siècles, les cultures et les continents. Mais Naji Asfar fait plus qu’acheter et vendre… En 25 ans, il a rassemblé une collection exceptionnelle d’animaux miniatures qui font, aujourd’hui,...