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L’auteur d’« Oussama » critique sévèrement la guerre en Irak Lutte contre le terrorisme : le « oui, mais... » de Jonathan Randall à la politique US (photo)

Dans le cadre du Salon du livre arabe 2004, une table ronde s’est tenue hier au Biel autour du nouveau livre de Jonathan Randall, « Oussama ». L’ancien correspondant du « Washington Post », qui travaille depuis plusieurs années sur le Moyen-Orient, évoque dans son ouvrage les moments-clés de l’évolution du terrorisme islamique. Il a également fait part de ses réflexions sur l’efficacité de la lutte menée contre le terrorisme, avant de critiquer l’Administration américaine pour sa gestion désastreuse du conflit irakien. Pour Jonathan Randall, la guerre contre le terrorisme déclenchée par les États-Unis a, en partie, porté ses fruits, car elle a réussi à déstabiliser les différents groupes qui sévissaient en Afghanistan et au Pakistan. Washington a effectivement arrêté de nombreux chefs terroristes et a démantelé plusieurs réseaux, mais l’efficacité de cette lutte est fortement diminuée par la multiplication incessante des groupuscules se revendiquant d’el-Qaëda, affirme le journaliste. « Le problème est qu’il y aura toujours d’autres terroristes, des gens pas nécessairement importants, mais qui fournissent les contacts, les informations intéressantes... », font le relais et entretiennent la continuité des réseaux. Les allégeances à Oussama Ben Laden n’ont ainsi fait que se multiplier, malgré l’absence prolongée de ce dernier du devant de la scène, mettant un bémol aux succès de Washington. Pour M. Randall, le timing de la réapparition, sur une bande vidéo diffusée par al-Jazira, de l’« ennemi numéro un » de Washington quelques jours avant la présidentielle US avait un sens évident : il voulait faire réélire George W. Bush. Pour l’auteur, « les deux hommes sont de la même trempe, ils ont besoin l’un de l’autre ». Par ailleurs, alors que le monde entier s’attendait à ce que George Bush donne le coup de grâce à son rival John Kerry en annonçant, en dernière minute, la capture de Ben Laden, ce dernier créait lui-même la « surprise d’octobre » en se manifestant. Par contre, les menaces proférées par son adjoint Ayman al-Zawahiri la semaine passée à l’encontre de pays arabes et musulmans, en particulier l’Égypte, le Pakistan et l’Arabie saoudite, ne sont pas étonnantes : ces pays ayant conclu des alliances avec les États-Unis, ce sont des « mécréants », et dès lors cible logique des islamistes. Fiasco total en Irak Si M. Randall admet que les États-Unis ont partiellement réussi dans leur guerre contre le terrorisme, il est en revanche convaincu du fiasco total de la guerre en Irak. « C’est un désastre », affirme-t-il, mettant en cause la méconnaissance par l’équipe dirigeante néoconservatrice des données irakiennes de base et la mise à l’écart des experts en la matière. « Les États-Unis sont en train de mener à nouveau une guerre idéologique, exactement comme au Vietnam. Ils n’ont malheureusement tiré aucune leçon de cette première expérience », ajoute-t-il. L’offensive de Falloujah, menée par les soldats américains et irakiens contre les « rebelles » de Abou Moussab al-Zarqaoui et présentée comme un succès par Washington, est également critiquée par M. Randall : « De sérieux doutes planent sur l’efficacité et le timing de la bataille de Falloujah. La ville avait déjà une réputation de bastion conservateur bien avant la guerre, et pour déloger les islamistes ou les capturer, il aurait fallu lancer l’offensive dès avril 2003, au début de la guerre. » Mariam SEMAAN
Dans le cadre du Salon du livre arabe 2004, une table ronde s’est tenue hier au Biel autour du nouveau livre de Jonathan Randall, « Oussama ». L’ancien correspondant du
« Washington Post », qui travaille depuis plusieurs années sur le Moyen-Orient, évoque dans son ouvrage les moments-clés de l’évolution du terrorisme islamique. Il a également fait part de ses réflexions sur l’efficacité de la lutte menée contre le terrorisme, avant de critiquer l’Administration américaine pour sa gestion désastreuse du conflit irakien.
Pour Jonathan Randall, la guerre contre le terrorisme déclenchée par les États-Unis a, en partie, porté ses fruits, car elle a réussi à déstabiliser les différents groupes qui sévissaient en Afghanistan et au Pakistan. Washington a effectivement arrêté de nombreux chefs terroristes et...