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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - Reprise de la pièce de Georges Schéhadé jusqu’au 3 décembre, au palais de l’Unesco «L’émigré de Brisbane»: fatal retour d’exil (Photo)

Un émigré d’Australie revient chez lui, en Sicile. Le cocher le dépose dans le mauvais village, autrement dit pas son village natal. L’homme meurt d’une crise cardiaque. Les habitants découvrent alors qu’il était là pour rencontrer son fils. L’inconnu se révèle être très fortuné. Inconnu des registres de la bourgade de Belvento, les suppositions malsaines vont bon train: laquelle de toutes les femmes mariées du village a-t-elle eu un enfant de Jef Galard? Les maris en deviennent fous, trois d’entre eux surtout. Fou de colère pour le premier, fou de jalousie pour le deuxième et fou d’ambition pour le troisième, qui en deviendra criminel. La folie qu’engendre ce fatal retour d’exil s’empare de Belvento et même d’Anna, la petite fille toute blanche qui dort sous l’arbre où est exposé le portrait de l’émigré de Brisbane, ville d’Australie. Mis en scène par Nabil el-Azan, le texte de Schéhadé, adapté en libanais avec saveur et finesse, révèle toute son ampleur. Créé pour le Festival international de Baalbeck de l’été 2004, la pièce fut jouée lundi dernier au palais de l’Unesco en faveur de la Fondation Nadia Tuéni, et se prolongera jusqu’au vendredi 3 décembre. Puissance évocatoire Autant le dire tout de suite, L’émigré de Brisbane est la meilleure pièce du second semestre de cette année. Le texte initial est somptueux, et sa traduction subtile et spontanée, même s’il est impossible de retransmettre fidèlement toute la poésie de l’auteur. Sur scène, quelques accessoires et quelques arrangements de lumière suffisent à placer un décor qui, sans être minimaliste, a une puissance évocatoire dans laquelle l’imagination de chaque spectateur peut s’épanouir. Quant aux comédiens, même si la distribution diffère de celle de cet été, ils sont tous parfaitement convaincants. La tension dramatique grandissante trouve son aboutissement dans chacun des rôles, jusqu’au double meurtre de Belvento. La composition musicale et sonore de Zad Moultaka soutient discrètement mais tenacement l’ensemble, sans pour autant envahir le texte. Bref, le travail du tandem Azan-Moultaka est proche de l’équilibre parfait. Les amateurs de théâtre libanais trouveront cette année, enfin, de quoi rassasier leur soif dramaturgique (représentation à 20h30, deux heures de spectacle sans entracte). D. G.
Un émigré d’Australie revient chez lui, en Sicile. Le cocher le dépose dans le mauvais village, autrement dit pas son village natal. L’homme meurt d’une crise cardiaque. Les habitants découvrent alors qu’il était là pour rencontrer son fils. L’inconnu se révèle être très fortuné. Inconnu des registres de la bourgade de Belvento, les suppositions malsaines vont bon train:...