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Actualités - OPINION

Le compagnon de captivité des deux journalistes français a donné hier une conférence de presse Georges Malbrunot et Christian Chesnot sont en sécurité, avec des résistants... (photo)

PARIS, de Élie MASBOUNGI Mohammed al-Joundi, l’accompagnateur syrien des deux journalistes français, Georges Malbrunot et Christian Chesnot, a donné hier après-midi au Centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE) une conférence de presse bien curieuse au cours de laquelle les quelque deux cents journalistes présents ont appris autre chose que ce qu’ils souhaitaient savoir. Ils voulaient en fait entendre un témoin et un compagnon de captivité de nos deux confrères qui en sont à leur cent-deuxième jour de captivité en Irak. Un témoin qui aurait raconté en détail l’enfer dont il a été sauvé par les troupes américaines lors de l’assaut contre Falloujah. Un témoin qui aurait donné des indices permettant de comprendre la logique de cet enlèvement ou d’éclairer la lanterne de la diplomatie française, officielle ou secrète, dans ses efforts en vue de libérer les deux journalistes. Au lieu de cela, mais tout en répondant aux questions des journalistes, Mohammed al-Joundi, qui a été retrouvé le 12 novembre à Falloujah, a qualifié les ravisseurs de combattants et de résistants contre l’occupation américaine qui ont, a-t-il dit, traité leurs otages avec beaucoup d’égards. Reconnaissant qu’il a milité durant des années dans les rangs du parti Baas et que son père était un officier des services de renseignements syriens, Mohammed al-Joundi n’a pas caché par ailleurs qu’il avait gardé des contacts avec des dirigeants de l’ancien régime irakien et que cela l’aidait à « piloter » ses compagnons journalistes dans la confusion qui a régné après l’invasion de Bagdad par les troupes US. Ses réponses frôlent parfois l’apologie, lorsqu’il affirme, notamment en réponse à un journaliste qui lui demandait si lui et ses camarades de captivité avaient eu peur de leurs ravisseurs, « Comment peut-on avoir peur dès lors que l’on se rend compte qu’il s’agissait de résistants »... Il a également déclaré que les deux journalistes pourraient être libérés « bientôt ». Mohammed al-Joundi est moins loquace au sujet du « debriefing » auquel il a été soumis par les GI’s après sa libération. Plus circonspect aussi sur le profil politique des ravisseurs et sur le point de savoir si les fréquents changements des lieux où les trois captifs étaient gardés signifie qu’ils ont passé des mains d’une organisation à l’autre. Al-Joundi a par ailleurs affirmé à plusieurs reprises qu’à sa connaissance les ravisseurs n’ont jamais réclamé de rançon. Au-delà des détails fournis sur les lieux de détention, le nombre de personnes qui s’y trouvaient et les conversations qu’il entendait sur les réactions provoquées par le rapt en France et dans le monde, Mohammed al-Joundi s’est voulu rassurant sur le sort des deux journalistes français en affirmant que leurs ravisseurs ne leur voulaient pas de mal. Il n’a cependant donné aucun indice sur les raisons pour lesquelles ils n’ont toujours pas été libérés, sinon les difficultés du terrain et la complexité de la situation dans la région entourant Bagdad et le fameux « triangle sunnite ». Selon des observateurs français et étrangers qui ont assisté à la conférence de presse, notamment un spécialiste français en matière de terrorisme, les propos de Mohammed al-Joundi sont en fait une « invitation pure et simple à la France de s’adresser à Damas si elle voulait récupérer ses deux ressortissants »... Et ce commentaire mérite certainement une oreille plus attentive sur les rives de la Seine...
PARIS, de Élie MASBOUNGI
Mohammed al-Joundi, l’accompagnateur syrien des deux journalistes français, Georges Malbrunot et Christian Chesnot, a donné hier après-midi au Centre d’accueil de la presse étrangère (CAPE) une conférence de presse bien curieuse au cours de laquelle les quelque deux cents journalistes présents ont appris autre chose que ce qu’ils souhaitaient savoir.
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