Il faisait allusion à la témérité des insurgés qui avaient au printemps empêché les Marines de prendre la ville. Mais, durant les huit mois de pouvoir islamiste, la cité conservatrice avait acquis la réputation d’être le repaire de criminels qui, sous le couvert de la religion, commettaient des enlèvements crapuleux, tuaient des étrangers et des Irakiens après les avoir...
Actualités - REPORTAGE
Reportage Les combattants étrangers avaient fini par excéder les habitants de Falloujah (photo)
Par Rouba KABBARA, le 26 novembre 2004 à 00h00
Les habitants de Falloujah étaient excédés par l’attitude des combattants étrangers qui se comportaient comme en terrain conquis dans leur ville et commettaient des exactions, ont raconté des habitants qui ont fui la ville. « La Falloujah victorieuse des premiers combats était devenue avec leur arrivée la capitale du crime », a affirmé un quadragénaire du quartier al-Joughaifi, dans l’est de la ville située à 50 km à l’ouest de Bagdad.
Il faisait allusion à la témérité des insurgés qui avaient au printemps empêché les Marines de prendre la ville. Mais, durant les huit mois de pouvoir islamiste, la cité conservatrice avait acquis la réputation d’être le repaire de criminels qui, sous le couvert de la religion, commettaient des enlèvements crapuleux, tuaient des étrangers et des Irakiens après les avoir torturés. Si aucun habitant interrogé n’ose donner son nom, chacun a une anecdote sur leur comportement. « Ils ne connaissaient qu’une méthode, l’égorgement, et nous terrorisaient », explique un autre habitant rencontré à Bagdad. « Ils avaient mis la ville en coupe réglée, d’autant que les combattants originaires de Falloujah les laissaient faire », résume un troisième. Combien étaient-ils ? Difficile à dire. Au maximum 500 installés dans le quartier Jolan, dans le nord-ouest de la ville, et dans le sud où se sont déroulés les plus âpres combats durant l’assaut américain. Ils étaient surtout spécialisés dans les attentats-suicide. « À la fin, des habitants étaient arrivés à souhaiter l’intervention américaine pour s’en débarrasser », confie le quadragénaire. Selon lui, deux slogans étaient même apparus sur les murs. « Non à la présence des combattants arabes » ou « les fils de Falloujah sont capables de se défendre seuls ».
Un grand nombre de déplacés affirment que leur arrivée remonte à « la victoire d’avril ». « La majorité appartenait au Tawhid wal jihad mais aussi à d’autres groupes salafistes », raconte un ancien responsable municipal.
Cette organisation a été fondée par l’islamiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, dont la tête est mise à prix par les Américains pour 25 millions de dollars. Elle a changé de nom pour devenir l’Organisation d’el-Qaëda au pays du Rafidaïn (la Mésopotamie) et a prêté allégeance à Oussama Ben Laden.
Celui qui les a fait venir est Omar Hadid, le « héros » d’avril. Chef local du Tawhid wal jihad, il a dirigé pendant huit mois la ville avec plus de 2 000 combattants sous ses ordres.
Chef militaire du quartier Jolan, il devient célèbre pour sa bravoure lors des combats d’avril. En tout cas, plusieurs personnes racontent la même anecdote sur un épisode des relations entre les combattants arabes et les habitants. Lors de l’assaut de début novembre, sept combattants arabes s’étaient invités dans une maison pour l’iftar (repas de rupture du jeûne du ramadan). Un obus est tombé, tuant les sept guerriers, alors que les huit occupants de la maison ont été épargnés. « C’est bien un signe que même Dieu ne les aimait pas », raconte un vieil homme.
Rouba KABBARA (AFP)
Les habitants de Falloujah étaient excédés par l’attitude des combattants étrangers qui se comportaient comme en terrain conquis dans leur ville et commettaient des exactions, ont raconté des habitants qui ont fui la ville. « La Falloujah victorieuse des premiers combats était devenue avec leur arrivée la capitale du crime », a affirmé un quadragénaire du quartier al-Joughaifi, dans l’est de la ville située à 50 km à l’ouest de Bagdad.
Il faisait allusion à la témérité des insurgés qui avaient au printemps empêché les Marines de prendre la ville. Mais, durant les huit mois de pouvoir islamiste, la cité conservatrice avait acquis la réputation d’être le repaire de criminels qui, sous le couvert de la religion, commettaient des enlèvements crapuleux, tuaient des étrangers et des Irakiens après les avoir...
Il faisait allusion à la témérité des insurgés qui avaient au printemps empêché les Marines de prendre la ville. Mais, durant les huit mois de pouvoir islamiste, la cité conservatrice avait acquis la réputation d’être le repaire de criminels qui, sous le couvert de la religion, commettaient des enlèvements crapuleux, tuaient des étrangers et des Irakiens après les avoir...
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