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Aucun recensement n’est disponible sur les femmes battues Les Saoudiennes militent pour se protéger de la violence familiale

Des Saoudiennes ont appelé leur gouvernement à instaurer une politique les protégeant contre la violence dont elles sont victimes au sein de leurs foyers, à l’occasion de la célébration hier de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes ». Aucun recensement n’est disponible sur le nombre des femmes victimes de la violence exercée par leurs époux ou d’autres hommes membres de leurs familles, mais des militantes saoudiennes sont déterminées à obtenir un changement de la situation. « Lorsqu’une femme est battue, elle n’en parle pas car cela constitue une honte pour elle et sa famille », a déclaré à l’AFP la psychiatre Madiha al-Ajrouch. Elle a indiqué vouloir la mise en place d’une politique gouvernementale qui permettrait aux tribunaux et à la police de s’occuper des cas de violence familiale et qui assurerait une protection aux femmes. Les plus téméraires des femmes battues, celles qui portent plainte, se retrouvent ensuite souvent sans protection face à leurs bourreaux, selon elle. En Arabie saoudite, qui applique le wahhabisme, une doctrine rigoriste de l’islam, les femmes doivent sortir voilées et ne peuvent ni voyager sans autorisation de leur mari ou d’un homme de leur famille ni manger seules dans un restaurant. Elles ne peuvent pas non plus étudier ou travailler sans l’accord explicite d’un proche de sexe masculin. « Nous avons besoin d’au moins une institution qui apprendrait aux femmes saoudiennes comment dire non », a déclaré une femme, qui a requis l’anonymat et dont le visage porte les traces des sévices que son mari lui infligeait. « Nous sommes désarmées. Quels sont nos droits ? L’homme a toujours raison », a-t-elle ajouté amèrement. Elle a poursuivi : « Chaque fois que j’allais à l’hôpital, je refusais de dire que j’étais battue car je ne voulais pas que la police le sache », car elle ne lui faisait pas confiance. « Obtenir le divorce (pour une femme) est malheureusement très difficile », a expliqué Najwa Faraj, une assistante sociale dans un hôpital de Ryad, indiquant que les tribunaux conseillent souvent aux femmes d’« éviter le divorce ». Un des obstacles majeurs à la lutte contre la violence familiale consiste en une idée assez répandue en Arabie saoudite, selon laquelle battre une femme « n’est pas honteux socialement », a dit Mme Faraj. Une présentatrice de télévision, Rania al-Baz, que son mari avait battue et abandonnée évanouie en avril dernier, avait réussi à porter son cas dans le débat public dans le royaume, du moins temporairement. Mais les militantes veulent plus qu’une simple protection pour les femmes battues. Ces femmes ont besoin d’être « encouragées à trouver un emploi » pour assurer leur indépendance matérielle, a dit Mme Ajrouch, réclamant « une politique qui traite la question dans sa dimension la plus large ».
Des Saoudiennes ont appelé leur gouvernement à instaurer une politique les protégeant contre la violence dont elles sont victimes au sein de leurs foyers, à l’occasion de la célébration hier de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes ».
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