Par Hassan Ayoub*
Les flux des investissements directs étrangers (IDE) au Liban ont connu une fluctuation importante ces dernières années. Après un décollage dans la seconde moitié des années 90, ils sont restés à un faible niveau. En 2002, le Liban accueille 2 % des stocks d’IDE de la zone Euromed.
D’après le rapport de la Banque du Liban (2002), entre 1998 et 2001, la part des IDE dans le produit intérieur brut libanais a connu une tendance à la hausse, passant de 4 % en 1998 à 9 % en 2001.
En 2002, à l’instar de la majorité des pays méditerranéens, le Liban a accusé une baisse des IDE en raison des attentats du 11 septembre. Force est de constater que cet événement s’est indiscutablement répercuté sur l’attractivité de l’économie libanaise.
Cependant, l’analyse sectorielle des IDE montre que le secteur immobilier (logements de luxe et hôtellerie) accapare la part du lion. Entre 1998 et 2002, la part de ce secteur représente en moyenne 100 % du total. Donc, l’IDE est peu porté vers d’autres secteurs tels que l’agriculture ou l’industrie. En outre, il nous semble que l’analyse de l’implantation géographique des IDE reflète une concentration des projets dans la capitale libanaise au détriment des autres régions.
Ce constat peu reluisant pose la question non seulement de l’attractivité de l’économie libanaise mais aussi de l’aménagement du territoire libanais.
Notre étude économétrique de l’attractivité comparée des pays Sud et Est de la Méditerranée montre que le Liban possède un potentiel d’attractivité non négligeable.
En réalité, les variables relatives à l’éducation primaire, au développement des institutions urbaines et aux échanges commerciaux jouent un rôle significatif dans la détermination de l’IDE au Liban. L’effort engagé par le gouvernement libanais depuis plusieurs années contribue incontestablement à améliorer l’attractivité de l’économie libanaise.
Cependant, les flux des investissements étrangers (IDE), s’ils ne sont pas négligeables, restent indiscutablement en deçà du potentiel du Liban et demeurent insuffisants pour assurer une croissance économique plus soutenue et contribuer à la réduction du chômage.
Selon les résultats de notre enquête, le climat de l’investissement au Liban est jugé plutôt négativement par les firmes multinationales françaises.
La lenteur du système juridique, l’ambiguïté de certaines normes législatives et la corruption constituent des facteurs qui affectent négativement l’attractivité de l’économie libanaise.
Pour que l’attractivité de l’économie devienne réelle, il incombe au gouvernement libanais de corriger les dysfonctionnements administratifs et de réaliser des progrès au niveau de l’application de la législation et de la bonne gouvernance. Sans doute, une politique de développement institutionnel, qui passe par le recentrage des fonctions de l’État libanais, contribue à améliorer l’attractivité de l’économie libanaise.
* Docteur en sciences économiques – Université de Lille 2
Les flux des investissements directs étrangers (IDE) au Liban ont connu une fluctuation importante ces dernières années. Après un décollage dans la seconde moitié des années 90, ils sont restés à un faible niveau. En 2002, le Liban accueille 2 % des stocks d’IDE de la zone Euromed.
D’après le rapport de la Banque du Liban (2002), entre 1998 et 2001, la part des IDE dans le produit intérieur brut libanais a connu une tendance à la hausse, passant de 4 % en 1998 à 9 % en 2001.
En 2002, à l’instar de la majorité des pays méditerranéens, le Liban a accusé une baisse des IDE en raison des attentats du 11 septembre. Force est de constater que cet événement s’est indiscutablement répercuté sur l’attractivité de l’économie libanaise.
Cependant, l’analyse sectorielle des IDE montre...
Cet article est réservé aux abonnés. Abonnez-vous pour 1$ et accédez à une information indépendante.
Dans votre abonnement numérique : la version PDF du quotidien L’Orient-Le Jour, des newsletters réservées aux abonnés ainsi qu'un accès illimité à 3 médias en ligne : L’Orient-Le Jour, L’Orient Today et L’Orient Littéraire.