Le dollar, miné la semaine dernière par des facteurs cycliques suggérant que l’économie US entre dans sa 2e période de ralentissement de l’année, en raison du renchérissement du pétrole, s’est ressenti hier de la publication de statistiques reflétant un recul des flux de capitaux entrés aux États-Unis en août. À cet égard, les investisseurs ont été très sensibilisés par l’annonce faite par le département US du Trésor que les étrangers ont acheté pour seulement 60,2 mds $ de titres US en août contre 79,3 mds $ en juillet (-24 %). Cela d’autant qu’ils venaient d’apprendre que les achats des particuliers n’ont pas dépassé 37,4 mds $ contre 72,9 mds $ (-48,7 %), contrairement à ceux des Banques centrales et officiels qui ont progressé à 22,8 mds $ contre 6,4 mds $ pendant la même période. Ces chiffres, bien inférieurs aux attentes des économistes qui tablaient sur 59 mds $ d’achats des particuliers au lieu de 37,4 mds $ en août, ont été très négatifs pour le dollar, notamment dans le contexte actuel de ralentissement économique et de l’accroissement du déficit commercial des États-Unis. Cela étant, les opérateurs ont passé outre à l’annonce par Eurostat que le taux d’inflation annuelle dans la zone euro a décéléré en septembre à 2,1 % contre 2,3 % en août, excluant toute perspective de relèvement du principal taux directeur de la BCE à plus de 2 % actuellement, malgré les inquiétudes liées aux prix du pétrole. Il en est de même de la publication d’un rapport par la Bundesbank, hier, faisant état d’essoufflement de la reprise en Allemagne. L’annonce que la croissance de la 1re économie de la zone euro, qui avait atteint 0,5 % au 2e trimestre et 0,4 % au 1er trimestre, devrait avoir ralenti au 3e trimestre est passée comme inaperçue ainsi que la révision à la baisse des prévisions du gouvernement allemand d’une croissance annuelle de 2% en 2004. De fait, les mauvais chiffres sur les flux de capitaux étrangers vers les États-Unis ont pris le dessus, permettant à l’euro de remonter jusqu’à 1,2535 $ avant d’achever la journée à New York autour de 1,25 $, sur des ajustements de positions de changes, contre 1,2470 $ vendredi dernier, réduisant ses gains à 0,24 %. Les Bourses mitigées La Bourse US est passée dans le vert, requinquée par une forte baisse des cours du brut dont la hausse avait sévèrement affecté Wall Street à l’ouverture avec les résultats décevants de 3M. En outre, les rumeurs selon lesquelles les bénéfices réalisés par IBM au 3e trimestre devraient être meilleurs que prévu ont soutenu le Nasdaq et redonné plus d’actualité aux placements dans le secteur de la haute technologie. Quant aux Bourses européennes, elles ont terminé en baisse, en raison, une nouvelle fois, des inquiétudes liées à la flambée des prix du pétrole qui ont fait plonger les valeurs de l’automobile, du transport et du tourisme. Les valeurs financières et de la distribution ont également affecté la cote sur des nouvelles selon lesquelles Deutsche Bank s’apprête à supprimer des emplois et l’allemand KarstadtQuelle cherche à se restructurer. La Bourse de Beyrouth est restée partagée entre la baisse des actions A de Solidere de 7,26 $ à 7,24 $ et la hausse des actions B de 7,15 $ à 7,20 $. Élie KAHWAGI