L’euro est resté vulnérable hier sur les marchés des changes, après un rebond du dollar face aux principales devises à la veille de la publication de chiffres économiques US qui pourrait le soutenir. Le billet vert a continué de bénéficier de commentaires concernant l’adoption par le Sénat US d’un projet de loi prévoyant des allègements fiscaux d’un montant de quelque 140 mds $ et une réduction à 5,25 % pendant un an (contre 35 % auparavant) de l’imposition des bénéfices rapatriés aux États-Unis de l’étranger. Selon certains économistes, cette mesure va inciter les entreprises US à rapatrier jusqu’à l’équivalent de 650 mds $ placés en diverses devises et qui devront être convertis en dollars. Cette législation a été largement citée hier comme un facteur positif pour le billet vert, qui a bénéficié d’un certain courant anticipant une accélération de sa hausse. Quant à l’euro, il a souffert des propos tenus par un des membres du conseil des gouverneurs de la BCE, Guy Quaden, selon lesquels l’institut européen d’émission fera preuve de patience avant de relever son principal taux directeur à plus de 2 % actuellement, tant que la flambée des prix du pétrole n’entraînera pas de dérapage inflationniste généralisé dans l’économie de la zone euro. Cette perspective de statu quo monétaire de la BCE a été renforcée hier par l’annonce de l’Insee que l’inflation en France a été de 0,2 % en septembre contre 0,3 % en août et de 2,2 % sur un an contre 2,4 %, au lendemain de la baisse de l’inflation en Allemagne à 1,8 % contre 2 % en rythme annuel pendant la même période. Mais après que d’autres économistes US se furent rendu compte que les effets de la nouvelle loi sur la fiscalité aux États-Unis seront vraisemblablement trop limités et trop dispersés dans le temps pour avoir un impact durable sur le dollar, nombre d’opérateurs ont estimé devoir rééquilibrer leurs positions de changes en corrigeant les excès commis à la baisse de l’euro. La monnaie unique est parvenue ainsi à recouvrer une bonne partie du terrain qu’elle avait perdu au courant de la journée, se négociant finalement à New York à 1,2345 $, après 1,2250 $, contre 1,2325 $ la veille, dans un marché volatil. Irrégularité des Bourses La Bourse US a éprouvé beaucoup de difficultés à préserver ses gains de la journée entraînés par les bons résultats d’Intel et de Yahoo ! publiés la veille après la clôture. Elle a souffert des attaques à la baisse contre les valeurs liées aux matières premières et surtout le pétrole (Alcoa, Exxon Mobil, ChevronTexaco, ConocoPhillips...) qui ont subi des ventes bénéficiaires. L’annonce par McDonald’s qu’il tablait sur des bénéfices au 3e trimestre très supérieurs à ceux qu’il attendait ne devait avoir finalement aucun impact positif sur la cote. En revanche, les Bourses européennes ont renoué pour la plupart avec la hausse grâce à la légère détente du prix du pétrole qui a profité aux fabricants automobiles et aux compagnies d’aviation. De plus, les bons résultats de l’américain Intel ont soutenu le secteur technologique du Vieux Continent. À la Bourse de Beyrouth, les actions Solidere continuaient de fluctuer dans les deux sens à la hausse pour la catégorie A de 7,10 $ contre 7,05 $ et à la baisse pour la catégorie B à 7,20 $ contre 7,21 $. Élie KAHWAGI