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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidentielle US - Kerry s’est jusque-là contenté de critiquer la politique de son rival, estime un responsable républicain Terrorisme, sécurité et démocratie : trois thèmes au cœur de la campagne de Bush

De notre envoyée spéciale à Washington, Jeanine JALKH Dans les locaux du quartier général de la campagne électorale Bush-Cheney, les partisans du président-candidat affichent une sérénité toute relative, à quelques jours du premier face-à-face télévisé entre les deux candidats prévu jeudi à l’Université de Miami. Lors de cette première confrontation depuis le début de la campagne, la crédibilité et le pouvoir de persuasion des deux candidats seront testés. C’est aussi, disent les analystes, l’un des trois rendez-vous les plus déterminants de la campagne pour la présidentielle américaine, ce premier débat devant être suivi par deux autres tout aussi décisifs pour l’avenir de la plus haute magistrature américaine. Car, si les sondages continuent de montrer une nette prééminence de George W. Bush sur son rival John Kerry, cela ne signifie pas pour autant que les jeux sont faits. Ce premier rendez-vous, qui sera retransmis sur toutes les chaînes télévisées américaines, s’adresse principalement aux électeurs indécis. Cette confrontation représentera également une occasion en or pour le candidat démocrate de rectifier le tir et de se démarquer, enfin, de son adversaire. Car, et c’est précisément ce que lui reprochent aussi bien ses adversaires que ses partisans, John Kerry n’a pas encore réussi à définir sa stratégie électorale sur les dossiers tels que la lutte contre le terrorisme, le Proche-Orient et la guerre en Irak. Des thèmes qui constituent pourtant le cheval de bataille de son adversaire républicain. C’est d’ailleurs sur ces questions que table George W. Bush pour battre son adversaire démocrate. Le candidat républicain a réussi jusque-là à afficher des positions « claires, nettes et précises » qui ont pu convaincre plusieurs millions d’Américains « sensibles au langage franc et direct employé par le président », soulignait ainsi récemment un analyste politique américain. Certes, rien n’est encore gagné, mais John Kerry, qui a déjà changé de position à plusieurs reprises au sujet de l’Irak notamment, devra mettre les bouchées doubles pour affiner sa dernière position en date sur ce dossier, à savoir la nécessité d’une « responsabilité internationale partagée » dans cette région, soit le retour d’un multilatéralisme qui désengagerait quelque peu les États-Unis du Moyen-Orient. À ce sujet, un haut responsable au sein du QG de campagne républicain affirme que John Kerry « s’est contenté jusque-là de critiquer la politique de M. Bush sans rien offrir en contrepartie au peuple américain en termes de vision pour l’avenir ». « Le contraste est clair avec M. Bush qui, lors de la convention républicaine, a longuement détaillé ses trois dernières années au pouvoir en insistant sur sa capacité à assurer au peuple américain un climat de sécurité », ajoute-t-il. Pour ce haut responsable, John Kerry continue de faire preuve d’un « pessimisme notoire », signifiant que « les États-Unis n’ont pas la volonté de continuer sur le chemin tracé par George Bush, qui consiste à rétablir la sécurité en Irak et à poursuivre le projet de paix, de stabilité et de liberté prévu pour le “Grand Moyen-Orient” », les piliers majeurs de la politique républicaine. Jusque-là tout semble « aller pour le mieux » pour le président Bush dont le message « sécuritaire » semble jusqu’à présent l’emporter sur toute autre considération, et notamment sur les questions de politique interne, « une situation inédite depuis la fin de la guerre froide », conviennent les analystes. À la question de savoir si le président est « préparé » à affronter une situation de crise majeure d’ici à la tenue des élections, telle qu’une attaque terroriste de grande envergure sur le territoire américain – une menace régulièrement brandie par les républicains depuis le début de la campagne –, le responsable républicain cité plus haut défend la stratégie de George Bush qui « ne chercherait pas à tirer un quelconque avantage d’une attaque terroriste ». Il rappelle en outre que l’expérience de Madrid est encore fraîche dans la mémoire des Américains, et qu’un tel danger n’est pas à écarter. Reprenant son argument initial qui consistait à justifier la guerre en Irak par le besoin vital de lutter contre le terrorisme, George Bush tente de plus en plus de mettre en avant le lien intrinsèque existant entre terrorisme et démocratie. Pour les experts républicains, la vision du président sortant « porte sur les décennies à venir et n’est pas limitée à un cadre temporel précis ». « Le président a parlé d’une nouvelle politique sécuritaire qui, désormais, ne sera plus fondée sur la puissance militaire, mais sur l’extension de la philosophie des droits de l’homme, car, dit-il, les peuples libres et démocrates ne se transforment pas en terroristes », indique le responsable de campagne. Il ajoute que la première étape de cette « nouvelle vision du monde » consiste à établir des institutions démocratiques en Irak, qui fera alors figure de modèle à suivre dans le monde. Évoquant l’exemple du Japon qui, après la Seconde Guerre mondiale, est parvenu en quelques années à se relever, notre source républicaine rappelle que ce pays est parvenu à se convertir au système démocratique et libéral malgré les prédictions contraires. « Nous espérons que le Moyen-Orient connaîtra la même évolution », ajoute-t-il. Pour ce responsable, les États-Unis entendent respecter le rythme et les spécificités de chaque pays pour ce qui est du développement de leurs institutions. « L’Iran ne sera jamais semblable au Connecticut », souligne ce responsable. Ainsi définie, la vision républicaine attend d’être validée au cours de ce premier débat télévisé. Le président Bush devra également compter sur son « charisme personnel », affirment ses partisans, un facteur qui sera d’autant plus décisif que son adversaire démocrate peine encore à gagner les cœurs des « indécis ».

De notre envoyée spéciale
à Washington, Jeanine JALKH

Dans les locaux du quartier général de la campagne électorale Bush-Cheney, les partisans du président-candidat affichent une sérénité toute relative, à quelques jours du premier face-à-face télévisé entre les deux candidats prévu jeudi à l’Université de Miami.
Lors de cette première confrontation depuis le début...