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Actualités - CHRONOLOGIE

TRANSPORT - Cent quarante Libanais bloqués en Turquie Un nouvel avion charter rencontre des problèmes techniques

Le feuilleton des avions charter n’a pas fini de faire couler de l’encre. Après l’incident technique survenu, à Rhodes, samedi dernier sur un avion de la société Menajet loué par l’agence touristique Nakhal qui s’est conclu par un « happy end », un autre avion relevant cette fois-ci de la société privée turque « Fly Air » a failli une nouvelle fois mettre en danger la vie de près de 152 passagers dont 140 Libanais. L’appareil en question, qui devait quitter mardi l’aéroport de Dalaman situé près de la région touristique de Marmaris, n’a pas pu décoller. Les passagers qui attendaient à l’aéroport depuis plusieurs heures déjà se sont doutés de l’existence d’un problème et une partie d’entre eux a refusé de monter dans l’avion. Dès les premières tentatives de décollage de l’appareil, le pilote a confirmé la panne et s’est abstenu de poursuivre son vol. L’agence touristique organisant le voyage, Tania Travel, a alors décidé de loger les passagers dans les hôtels environnants et d’affréter un avion de la MEA pour les ramener le surlendemain, c’est-à-dire aujourd’hui, où ils devaient retourner à Beyrouth vers 3 heures du matin. Ce nouveau « contretemps » aérien, qui survient pour la seconde fois en l’espace de quatre jours, remet sur le tapis la notion de la sécurité dans les sociétés d’aviation en général et des compagnies charter en particulier, rudement mises à l’épreuve par les drames de Cotonou et de Charm el-Cheikh. Même si les responsables libanais continuent d’affirmer qu’il n’y a pas lieu de comparer entre ces deux tragédies et ce qui s’est passé à Baabda et en Turquie, les touristes, eux, commencent à douter et l’excellente réputation du transport aérien, à partir et vers le Liban, risque d’être compromise si les autorités ne prennent pas immédiatement les mesures adéquates. Mais que s’est-il donc passé à Dalaman et à qui incombe la responsabilité dans ce cas précis ? Contacté par L’Orient-Le Jour, le directeur de Tania Travel, Georges Pétrakian, affirme qu’il s’agit « de choses qui arrivent », qualifiant l’incident de « routinier ». Selon lui, les passagers ont « d’autant plus paniqué que l’affaire du Menajet est encore toute récente ». Après une attente de plusieurs heures à l’aéroport – soit de 18h à 23h –, 11 personnes ont refusé de monter dans l’avion qui venait d’atterrir. Leur crainte fut justifiée une heure plus tard, lorsque l’avion n’a pas pu décoller pour des raisons qu’on ignore jusqu’à présent. M. Pétrakian a mis ce double incident sécuritaire sur le compte d’un « malheureux hasard », mais que la sécurité des passagers n’était pas menacée. « Dans les deux cas, les pilotes, dès qu’ils ont soupçonné une anomalie, ont pris la sage décision de ne pas risquer la vie des gens. D’ailleurs, en aucun cas le pilote ne saurait risquer sa propre vie dans l’intérêt de l’agence commerciale », a insisté l’opérateur, en ajoutant qu’il ne faut pas que ces deux péripéties « provoquent une hystérie collective » qui risque de se répercuter négativement sur le tourisme. Cherchant une fois de plus à relativiser les choses, M. Pétrakian a rappelé que même de grandes compagnies comme la MEA et Air France rencontrent régulièrement ce type d’ennui. « Après tout, les avions charter sont des appareils comme les autres. La seule différence est que l’opérateur organise le tour complet en incluant les réservations d’hôtels », a indiqué M. Pétrakian, en soulignant que lorsque la MEA avait des avions disponibles, « son agence affrétait ces avions en tant que charter ». Par la suite, « nous nous sommes adressés à d’autres compagnies », dit-il, en réfutant toutefois l’idée que les conditions sécuritaires sur ces avions « sont moins rigoureuses ». « Toutes ces compagnies sont sérieusement contrôlées et leurs autorisations régulièrement revues », affirme-t-il. Le directeur de l’Aviation civile libanaise, Hamdi Chok, abonde dans le même sens. « Il n’y pas lieu de faire un drame, dit-il. Les ennuis techniques sont monnaie courante partout dans le monde, et ce type de problèmes (qu’il refuse d’ailleurs de qualifier d’incident) survient un jour sur deux. » Et d’ajouter que les deux affaires ont pris autant d’ampleur non pas tant à cause de pannes qui, somme toute, sont « banales et soumises à des critères techniques très précis », mais que les passagers n’ont pas été bien traités, une responsabilité qui incombe avant tout aux tours-opérateurs et au ministère du Tourisme qui est censé les superviser. Un constat que le ministère des Transports a confirmé hier dans un communiqué, en soulignant que « ce sont les agences touristiques et les compagnies d’aviation qui sont responsables du confort des passagers » durant les périodes d’attente. Pour sa part, le ministre du Tourisme, Ali Abdallah, a tenu hier une réunion élargie avec les agences principales de tourisme pour tenter de trouver des mesures adéquates afin de prévenir à l’avenir ce type d’incidents « qui peuvent sérieusement nuire à l’image du Liban et au tourisme en général ». De son côté, le président du conseil d’administration de la MEA, qui s’est réuni hier avec le ministre du Transports, Néjib Mikati, l’a informé de l’organisation de nouveaux vols par la MEA « pour répondre aux nouvelles demandes », a souligné M. Hout. Affaire à suivre. Jeanine JALKH

Le feuilleton des avions charter n’a pas fini de faire couler de l’encre. Après l’incident technique survenu, à Rhodes, samedi dernier sur un avion de la société Menajet loué par l’agence touristique Nakhal qui s’est conclu par un « happy end », un autre avion relevant cette fois-ci de la société privée turque « Fly Air » a failli une nouvelle fois mettre en danger la vie...