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On n’oubliera pas !

«Le peuple pardonne, mais n’oublie pas. » La formule est tirée du Prince de Machiavel. Trois ans après les événements ignobles des 7 et 9 août 2001, nous vivons encore la douleur muette de toutes les victimes, tant sur le plan physique que moral. Et l’on se permet de se demander s’il est possible encore de pardonner ou pas... En tout cas, il paraît extrêmement dur d’oublier ces actes répréhensibles et déshonorants commis à l’encontre de jeunes patriotes durant ces journées, devenues historiques... Des jeunes tabassés sans merci, sans pitié, malmenés par des civils toujours impunis... Comment peut-on oublier ces images de jeunes filles fléchissant sous la brutalité du plus fort, ou encore l’arrestation arbitraire de personnes qui ont servi avec dévouement et transparence l’État durant de longues années – notamment le général Nadim Lteif, interpellé et arrêté pour des raisons et des motifs qui sont loin de pouvoir s’appliquer à sa personne... Où est la justice ? Où est le respect de la dignité humaine et de l’engagement des jeunes au profit d’idéaux ? Est-ce de cette façon qu’on récompense ces grands hommes et qu’on encourage les jeunes à rester dans leur pays ? Il est vrai que ces mesures ont partiellement réussi à en intimider certains et à minimiser l’ampleur de l’action estudiantine. Cependant, rien de tout cela n’est passé inaperçu. Sur la scène locale, plusieurs pôles politiques et religieux ont tiré à boulets rouges sur ceux qui ont perpétré ces actes et ceux qui les ont orchestrés. Des organisations internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International ont fortement condamné et dénoncé les atteintes et les coups portés aux droits de l’homme... Les images de la honte ont également fait la une des chaînes télévisées comme CNN et EuroNews... Enfin, certaines ambassades de pays occidentaux au Liban en sont arrivées jusqu’à mettre le gouvernement en garde contre une éventuelle fermeture si jamais ce genre de comportement devait venir à se répéter. Aujourd’hui encore, ces événements sont loin d’être déclassés de la mémoire personnelle ou collective. Je m’adresse donc à mes confrères qui ont été arrêtés et tabassés pour leur dire que rien ne s’est produit en vain et que notre parcours pour la libération du Liban, qui se poursuit depuis trois décennies déjà, doit continuer, en dépit de tous les obstacles... J’assure également à tout ceux qui ont été complices de ces actes, soit par leur implication directe, soit à travers leur silence coupable, que l’histoire les montrera toujours du doigt et que, si la justice existe, sur terre ou dans l’au-delà, il viendra un jour où ils seront sans aucun doute jugés. Les rafles nocturnes du 7 août 2001 resteront dans toutes les mémoires. Les exactions commises deux jours après devant le Palais de « justice » témoignent d’une période noire, imprégnée de honte et d’humiliation quant au respect de l’homme et de la patrie, dans l’histoire moderne du Liban. Inutile de dire qu’elles s’inscrivent dans un cadre politique de soumission au diktat drastique. Et, surtout, qu’elles vont à l’encontre des traditions libanaises de liberté et de démocratie. Bachir Nassib KHOURY Étudiant à l’AUB
«Le peuple pardonne, mais n’oublie pas. » La formule est tirée du Prince de Machiavel.
Trois ans après les événements ignobles des 7 et 9 août 2001, nous vivons encore la douleur muette de toutes les victimes, tant sur le plan physique que moral. Et l’on se permet de se demander s’il est possible encore de pardonner ou pas...
En tout cas, il paraît extrêmement dur d’oublier ces actes répréhensibles et déshonorants commis à l’encontre de jeunes patriotes durant ces journées, devenues historiques... Des jeunes tabassés sans merci, sans pitié, malmenés par des civils toujours impunis...
Comment peut-on oublier ces images de jeunes filles fléchissant sous la brutalité du plus fort, ou encore l’arrestation arbitraire de personnes qui ont servi avec dévouement et transparence l’État durant de longues...