Fléchettes Corruption de l’anticorruption

Le vrai souverain de la scène publique, le premier occupant de l’espace médiatique, c’est la caste politique. Le roi s’amuse. Les sous du swap, le cellulaire, la réforme ou les statues des martyrs et autre Riad Solh. Pas de sujets libanais sacrés. Seul tabou, la présence musclée de cet étrange frère, fils de la sœur. C’était hier. Aujourd’hui, le monarque multiple, avachi sur ce trône dont nous sommes les pieds, fait danser Salomé, sa belle-fille aux sept voiles volatiles. Figure ondoyante, indécente, de la corruption. Tous et chacun la dénoncent. Tous accusent chacun, et vice versa, de ne se déchaîner que pour mieux couvrir la pourriture. Qui dit vrai, qui dit faux ? On ne le saura jamais : la polémique est encore le meilleur rempart contre la vérité. La seule réalité que tu peux toucher du doigt, brave Jeha, c’est que la fanfare anticorruption, cette cacophonie de vibrions, d’adversaires hurleurs, n’est que zim-boum-boum tapageur de festival. Estival. J.I.