L’euro a finalement évolué dans des marges étroites face au dollar sur les marchés des changes internationaux alors que les opérateurs digéraient l’annonce par le gouvernement US que le groupe el-Qaëda planifiait un attentat contre Wall Street et contre les sièges du FMI et de la Banque mondiale. L’impact de cette alerte lancée la veille devait pourtant s’atténuer au fil des cotations du dollar hier à New York, lui permettant de recouvrer une bonne partie du terrain qu’il avait perdu dans la matinée sur les places asiatiques et européennes. À cela auraient contribué d’un côté l’affirmation par le secrétaire US au Trésor John Snow que les institutions financières et le système économique aux États-Unis continuent de fonctionner normalement, et d’un autre côté la publication d’une nouvelle statistique US fort encourageante. À cet égard, les opérateurs ont été très rassurés par l’annonce du groupement national des directeurs d’achats aux États-Unis que leur indice (ISM) mesurant l’activité industrielle a progressé de 61,1 points en juin à 62 points en juillet, se maintenant au-dessus de la barre de 50 points pour le 14e mois consécutif. Cela étant, ils se sont montrés indifférents de la baisse de 0,3 % des dépenses de construction aux États-Unis en juin sur mai et de l’annonce plus tôt dans la matinée par les directeurs d’achats du secteur manufacturier dans la zone euro que leur indice (PMI) a grimpé à 54,7 points en juillet contre 54,4 points en juin. En effet, certains intervenants ont estimé devoir racheter le dollar en fin de journée sur les places US, alors que d’autres préféraient attendre la publication d’autres statistiques préludant à un éventuel relèvement du principal taux directeur de la Fed à plus de 1,25 % lors de la réunion de son comité de politique monétaire du 10 août, notamment les chiffres sur l’emploi aux États-Unis en juillet qui seront publiés vendredi. C’est ainsi que l’euro, qui avait frôlé le seuil de 1,21 $ dans la matinée en Europe, devait se négocier finalement à New York à 1,2030 $ contre 1,2020 $ vendredi dernier, réduisant ses pertes à 0,08 %. La Bourse US est parvenue aussi à apaiser sa nervosité hier, au lendemain de la révélation de nouvelles menaces terroristes contre des cibles financières aux États-Unis. Les opérateurs, estimant que les alertes terroristes ne sont pas nouvelles et qu’elles deviennent partie intégrante de la vie quotidienne, n’ont pas cédé à la panique et ont continué de surveiller les nouvelles macroéconomiques et de sociétés. Ils ont été ainsi rassurés par la hausse de l’indice ISM, la remontée de 2,8 % des ventes mondiales de semi-conducteurs en juin et les bons résultats trimestriels de Procter & Gamble. Quant aux Bourses européennes, elles ont pour la plupart fini en baisse, déprimées par les menaces terroristes et par les cours toujours élevés du pétrole. Les valeurs du tourisme, du transport aérien et des assurances ont été les principales victimes, alors que les bancaires bénéficiaient des résultats record de la HSBC. La Bourse de Beyrouth a été tirée par la nouvelle hausse des actions A et B de Solidere de 8,11 $ à 8,28 $ et de 8,05 $ à 8,14 $ respectivement. Élie KAHWAGI