Le Club de la presse, en coopération avec la Chaîne arabe pour le développement et l’information (ADAM Network), a organisé, vendredi dernier, une remise de diplômes destinée à ceux qui ont participé au «stage de formation pour l’amélioration des compétences journalistiques de base». La cérémonie a eu lieu dans les locaux du Club de la presse, au centre-ville. Étaient présents le député Nehmé Tohmé, M. Georges Kaddoura, doyen de la faculté de journalisme à l’Université libanaise, Mlle Manal Geagea, représentante de ADAM Network, ainsi que Georges Kallas et Imad Bachir, directeurs de la faculté de journalisme, première et seconde branche, à l’UL. Prié d’exposer les finalités de ce stage de formation, M. Youssef Hoayek, président du Club de la presse, a expliqué que le but est de renforcer les compétences écrites des journalistes. Les journaux, selon lui, ont du mal à travailler avec des étudiants fraîchement diplômés, qui n’ont aucune expérience, et qui ne sont pas formés, la plupart du temps, aux récentes techniques de travail. «D’autres stages de formation, visant aussi les compétences professionnelles des journalistes dans tous les domaines, sont en cours ou auront lieu prochainement », a-t-il ajouté. M. Hoayek a déploré l’absence et l’inactivité de certaines instances qui «se désintéressent des journalistes et de leurs besoins professionnels». Le Club de la presse, selon lui, a été créé en 2002 afin de combler ce manque de formation sérieuse et afin de redonner au journalisme «la place qui lui revient de droit». «Chaque année, près de 200 étudiants sortent diplômés de la faculté de journalisme de l’UL, avec devant eux un futur incertain et l’impossibilité, pour un grand nombre, de trouver un emploi», a rappelé le président du Club, en se demandant où est passée la cité médiatique de Beyrouth. Le député Nehmé Tohmé a, pour sa part, considéré que le journalisme est l’un des métiers les plus importants et que, afin que nos journalistes conservent leur niveau, ils doivent dépasser leurs divergences communautaires et se concentrer sur leur appartenance libanaise. Quant à la question de l’emploi, M. Tohmé a expliqué que celui-ci existe, mais que la demande excède l’offre. Il a de même ajouté que le problème de la cité médiatique ne se pose pas pour le moment, les fonds nécessaires ne pouvant être déboursés à cause de la crise économique. Dans son intervention, M. Georges Kaddoura a insisté sur le fait que l’UL doit continuer dans sa voie et chercher à «être la meilleure dans le domaine du journalisme», surtout avec «l’émergence de plusieurs nouvelles universités privées». Quant à la question de la cité médiatique, le doyen a indiqué que celles du monde arabe ont, pour la plupart, été formées et sont dirigées par des journalistes libanais. Il n’y a donc pas à s’en faire pour le niveau du journalisme au Liban, a-t-il assuré. Quant à M. Abdel Hadi Mahfouz, président du Conseil national de l’audiovisuel, il a, lui aussi, déploré «le désintéressement » de l’État par rapport au journalisme. «L’absence de décision politique nous réduit à un état d’impuissance», a-t-il ajouté. «Nous devons construire une cité médiatique audiovisuelle qui nous permettra de faire le pont entre l’Occident et l’Orient », a précisé M. Mahfouz. Les 25 participants au stage (tous de la presse écrite) ont mis l’accent, de leur côté, sur un point essentiel: le stage, selon les plus âgés, a «renouvelé» leurs compétences écrites et leur a redonné du «tonus intellectuel». Myriam Najm