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Droits de l’homme - Le Liban, plate-forme par où transitent les valeurs, selon Salah Honein L’abolition de la peine capitale, un combat transposé au Parlement

«Il semblerait maintenant que les sensibilités soient prêtes à l’égard du débat sur l’abolition de le peine de mort. Après la paix des armes, il faudra établir la paix des âmes. » C’est par ce constat notamment que le député de Baabda Salah Honein avait étayé son magnifique exposé sur la nécessité d’en finir avec la potence, paru il y a quelques semaines dans les colonnes de notre journal. Joignant la parole à l’action, le député n’a pas hésité à préparer une proposition de loi en ce sens, prônant l’abandon de ce qu’il est convenu d’appeler « un meurtre d’État », une méthode à laquelle ne recourent plus que les dictatures dans le monde, avait rappelé M. Honein. Sept autres députés qui partagent les mêmes points de vue ont adhéré à son initiative en signant la proposition qui a été présentée au Parlement il y a quelques jours. Désormais, Nayla Moawad, Nabil de Freige, Marwan Farès, Misbah el-Ahdab, Bassem es-Sabeh et Henri Hélou mèneront bataille aux côtés du député de Baabda pour tenter, une fois de plus, de réconcilier le Liban avec son humanisme, mais aussi avec son environnement géopolitique, puisque le pays du Cèdre fait désormais partie de l’ensemble euro-méditerranéen. C’est à ce titre d’ailleurs que la Hollande, qui préside actuellement l’Union européenne, a voulu rappeler au gouvernement libanais ses engagements, notamment en matière des droits de l’homme, en refusant de ratifier le projet d’association avec le Liban. En visite à Beyrouth la semaine dernière, un émissaire du ministère hollandais des Affaires étrangères a expliqué aux responsables que le Liban a encore beaucoup à faire sur ce plan, en signifiant que l’application de la peine capitale était un « obstacle majeur » à la signature de l’accord. Malgré les assurances données par les ministres de la Justice et de l’Économie, MM. Bahige Tabbarah et Marwan Hamadé, visant à commuer la peine capitale en réclusion à perpétuité, M. Honein estime qu’il faudra encore du temps pour que l’idée de l’abolition de la potence aboutisse. Présentée le 8 juillet au Parlement, la proposition doit faire la navette entre les commissions concernées – celle des Droits de l’homme et de l’Administration et de la Justice – pour finir en séance plénière, un processus pour lequel il faudra compter entre 6 et 7 mois, estime M. Honein, qui doute fort que la loi soit adoptée de sitôt. Peu importe le temps que cela prendra, affirme le député, l’important étant pour lui d’assurer un suivi à ce dossier crucial et de poursuivre la campagne, au Liban comme à l’étranger, jusqu’à ce qu’elle aboutisse. C’est ainsi que l’on peut comprendre d’ailleurs l’exposé en faveur de l’abolition de la peine de mort, que le député a tenu à faire la semaine dernière, devant la commission des Affaires parlementaires au sein de l’Assemblée plénière de la francophonie (APF), dans l’espoir que l’APF prenne une résolution en ce sens l’année prochaine. Ce qui importe pour le moment, souligne M. Honein, « c’est que nous puissions poursuivre, en toute sérénité, notre combat contre la culture de la mort, qui a longtemps prévalu durant les années de guerre. maintenant que la page est tournée, il est temps de relancer ce type de débat public, d’autant plus que le Liban est désormais lié à l’Europe par l’accord de partenariat et partage avec ce continent les mêmes valeurs universelles ». D’où, dit-il, l’importance de débats sérieux pour que le Liban consolide sa place dans la région de catalyseur des idées et des principes des droits de l’homme. Au nom « d’un choix moral », « politique », mais aussi « juridique », comme le souligne le député de Baabda, le Liban doit enfin assumer son rôle de « messager » que lui a attribué le pape Jean-Paul II. Voilà désormais notre nouvelle mission, conclut M. Honein, en précisant que « le Liban n’est plus un carrefour commercial, mais plutôt une plate-forme où vont transiter les idées ». Je.J.
«Il semblerait maintenant que les sensibilités soient prêtes à l’égard du débat sur l’abolition de le peine de mort. Après la paix des armes, il faudra établir la paix des âmes. » C’est par ce constat notamment que le député de Baabda Salah Honein avait étayé son magnifique exposé sur la nécessité d’en finir avec la potence, paru il y a quelques semaines dans les colonnes...