Les représentants de quelque 45 pays ont commencé hier à Varsovie à discuter de l’avenir de l’Europe élargie dans le cadre d’un sommet économique organisé par le Forum économique mondial de Davos, qui a invité les gouvernements à « profiter de l’élargissement pour accélérer les réformes en Europe ».
« Nous devons trouver un moyen de sortir de la stagnation économique, en tirant parti de toute la force de l’Europe élargie », a déclaré lors de la première session plénière du sommet le président portugais Jorge Sampaio, en souhaitant « que l’Union européenne puisse agir de façon autonome et stratégique, au moins dans le domaine économique ».
M. Sampaio est, avec les présidents allemand Johannes Rau et suisse Joseph Deiss, ainsi que le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, l’un des seuls hauts dirigeants occidentaux ayant confirmé leur venue au sommet de Varsovie, qui réunit un total d’un millier d’hommes d’affaires, intellectuels et responsables politiques européens. En revanche, quelque 20 chefs d’État et de gouvernement des pays de l’Est, parfois accompagnés de ministres, y participeront.
Organisatrices du sommet, les entreprises européennes comptent, quant à elles, rappeler aux gouvernements leur vision de l’avenir de l’Europe, qui passe, selon elles, par d’importantes réformes structurelles en matières fiscale (baisse des impôts) et sociale (assouplissement du droit du travail), à quelques jours de l’entrée de dix nouveaux pays dans l’Union européenne.
« Nous devons profiter de l’occasion que nous donne l’élargissement pour repenser le modèle mis en place en Europe au cours des 20 ou 30 années qui ont suivi la seconde Guerre mondiale », a déclaré hier Anthony Burgmans, président du groupe Unilever et coprésident du sommet.
« L’Amérique du Nord, l’Inde et la Chine ne nous attendrons pas sur le chemin de la croissance économique, et le train a déjà quitté la gare », a-t-il prévenu.
Du côté des politiques, le président slovaque Rudolf Schuester a estimé, à l’ouverture de la première session plénière, que « l’union de l’Europe requiert davantage que des sommets réguliers », tout en soulignant que « cela demande également le soutien de la population, et c’est l’un des défis auxquels nous devrons faire face dans les années qui viennent ».
Jorge Sampaio a souligné dans le même ordre d’idée qu’il y avait un « écart majeur entre l’UE et le commun des mortels », davantage préoccupés par leurs besoins de base.
Le sommet officiel s’est penché hier sur des thèmes aussi divers que la bonne gouvernance, la sécurité européenne, la place de la Pologne dans l’Europe, la situation dans le Caucase, le terrorisme, ou sur le risque de disparition des langues des petits pays européens, avant l’ouverture proprement dite de la session plénière de ce sommet axé sur la nouvelle UE. Dans la rue, la police polonaise s’attendait à la participation de plusieurs milliers d’altermondialistes à la manifestation prévue aujourd’hui. Mais nombre de militants en route pour la Pologne ont été interdits d’entrée dans le pays ces derniers jours. Hier, les altermondialistes ont décidé de boycotter un débat annoncé avec le directeur général du Forum économique et monétaire.
Des mesures de sécurité extraordinaires seront déployées dans la capitale polonaise jusqu’à la fin du sommet vendredi, avec de vastes zones du centre-ville fermées à la circulation automobile et même piétonne, face à des militants altermondialistes qui ont prévu d’organiser, eux aussi, à Varsovie un « antisommet » sous forme de débats et de spectacles en plein air.
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