La Jordanie a affirmé qu’elle avait déjoué des attentats chimiques qui auraient pu faire des dizaines de milliers de morts, les premiers du genre planifiés par el-Qaëda, mais au lendemain de cette annonce spectaculaire, certaines interrogations demeurent.
Les autorités jordaniennes ont annoncé lundi soir, au cours d’un programme spécial diffusé par la télévision nationale, avoir empêché une attaque chimique préparée par le réseau terroriste contre le siège des services de renseignements à Amman, qui, selon elles, aurait pu faire 80 000 morts, ainsi que des plans d’attaques contre les bureaux du Premier ministre et l’ambassade américaine.
Entre-temps, l’ambassade américaine à Amman a émis un avis d’alerte appelant les ressortissants américains résidant en Jordanie à « être très vigilants et à renforcer leur sécurité ».
« L’enquête sur cette opération est en cours ainsi que l’analyse du matériel saisi et l’interrogatoire des suspects », a indiqué l’ambassade dans un message adressé aux Américains en Jordanie.
Les autorités n’ont pas précisé quel gaz aurait été utilisé dans l’attentat, mais une source proche de l’enquête a indiqué hier qu’il s’agit de « 70 agents chimiques, certains provenant de pesticides, qui, combinés, auraient produit une arme chimique redoutable, jamais utilisée jusqu’à ce jour ».
Lundi soir, la télévision n’a pas fourni d’informations précisés permettant d’expliquer l’ampleur du carnage évité. La facilité avec laquelle les terroristes présumés ont pu apparemment amasser 20 tonnes de produits chimiques, monter des laboratoires pour fabriquer des explosifs, acheter des camions et louer des entrepôts pose aussi question.
« La leçon à retenir est que el-Qaëda utilise différents moyens pour frapper et que l’arme chimique peut être fabriquée discrètement et ses matières premières achetées localement », a déclaré un responsable jordanien sous couvert d’anonymat.
Le chef du groupe, un Jordanien d’origine palestinienne, Azmi Jayyoussi, a affirmé, dans le reportage filmé par les services de sécurité diffusé lundi soir, que l’opération avait été planifiée en Irak sous les ordres directs d’Ahmed Fadel al-Khalayleh, alias Abou Moussab al-Zarqaoui. Ce Jordanien, dont la tête a été mise à prix pour 10 millions de dollars par les Américains en Irak, est en fuite depuis 1999. Les six membres du réseau arrêtés, dont un Syrien, comparaîtront devant la Cour de sûreté de l’État et risquent la peine de mort, a indiqué une source judiciaire. Quatre autres membres du réseau ont été tués lors d’une opération policière la semaine dernière.
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