L’euro s’est légèrement effrité face au dollar hier sur un mouvement de correction après sa nette hausse de la semaine dernière, dans des marchés des changes attentistes à la veille du témoignage du président de la Fed Alan Greenspan devant le Congrès sur la politique monétaire US. La devise européenne, qui avait atteint vendredi dernier son plus haut niveau depuis plus de quatre mois face au billet vert à 1,2465 $, s’est repliée un peu en raison de ventes techniques. Mais elle est restée pratiquement bien orientée avec comme corollaire la grande résistance à la baisse qu’elle a présentée à l’approche du seuil de 1,24 $. À cela aurait contribué la publication d’indicateurs économiques dans la zone euro en sa faveur, notamment l’annonce par Eurostat que la production industrielle dans cette région a progressé de 0,7 % en mai après de faibles hausses constatées en avril (0,3 %) et en mars (0,2 %). Cela d’autant que les marchés venaient d’apprendre d’Istat que les commandes à l’industrie en Italie ont augmenté de 2,4 % en mai sur un an alors que le chiffre d’affaires dans ce secteur progressait de 2,8 % pendant la même période. Enfin, l’annonce par la Bundesbank que le PIB allemand pourrait avoir enregistré au 2e trimestre une croissance supérieure à celle de 0,4 % affichée au 1er trimestre grâce à des exportations vigoureuses a également agi en faveur de l’euro qui a trouvé appui aussi dans le repli de 0,1 % des prix à la production en Allemagne en juin selon l’Office fédéral des statistiques, dans la mesure où, grâce à ce phénomène, son rendement réel est censé devenir plus attractif que celui du dollar. Compte tenu de toutes ces considérations, les opérateurs ont donc estimé hier devoir réajuster seulement leurs positions de change avant le témoignage de Greenspan sur l’état de santé de l’économie US et de l’orientation de la politique du crédit de la Fed. Dans cette attente, l’euro est parvenu donc à réduire sensiblement ses dégâts, se négociant finalement à New York à 1,2435 $ contre 1,2450 $ vendredi dernier, en léger repli de 0,12 %. Les Bourses en baisse En Bourse, les marchés US étaient bien ancrés dans le rouge hier, dans l’attente de l’intervention de Greenspan et d’une avalanche de résultats de sociétés cette semaine. À cet égard, les conjectures auxquelles donnent lieu les performances de Texas Instruments, Altria, Ford, Motorola, GM, Kodak, Sears, Microsoft, AT&T... ont renforcé l’attitude du « wait and see ». Il y a aussi les prix du pétrole qui ne cessent de déprimer la cote en restant au-dessus de 40 $ le baril. Dans ce contexte, les Bourses européennes ont également clôturé en baisse, la bonne tenue des secteurs financier et pétrolier n’ayant pas pu compenser l’effet négatif de l’évolution décevante de Wall Street. De plus, les déceptions récentes sur les perspectives du secteur de la haute technologie ont rendu le marché très vulnérable. À la Bourse de Beyrouth, des prises de bénéfices ont pesé hier sur la tenue de Solidere, ramenant ses actions A de 7,94 $ à 7,86 $ et ses actions B de 7,99 $, à 7,84 $. Élie KAHWAGI