Samedi soir, la compagnie Teatri Del Vento (animée par deux chorégraphes siciliens) a présenté le résultat d’un atelier d’improvisations baptisé «Point à la Lune» au Théâtre de Beyrouth. L’évènement était organisé par Shams, l’Association coopérative culturelle des jeunes du théâtre et du cinéma, avec la participation du Centre culturel français. Le metteur en scène Gaetano Battezzato et son assistante Marie-Zénobie Harlay ont eu la lourde tâche de diriger les neuf danseurs-acteurs qui travaillaient ensemble pour la première fois. C’est en deux semaines seulement, à raison d’une répétition quotidienne entre 18h et minuit, que ce spectacle a vu le jour. En une première étape, les acteurs ont improvisé individuellement sur le thème «Le parcours». Dania, une des danseuses, explique : « Le but de l’atelier était d’exprimer ce que chacun vit, son parcours jusqu’ici, et de l’exprimer uniquement par le corps. » La seconde moitié de l’atelier était consacrée à la mise en commun des parcours de chacun, jusqu’à former un ensemble cohérent en « fixant » les improvisations de la semaine précédente. L’intégralité des mouvements a donc été créée par les danseurs (le metteur en scène et son assistante souhaitant leur laisser une part importante de liberté). 20h30: le spectacle commence. Sur scène, deux jeunes gens en tenue minimaliste se mettent à danser, peu à peu rejoints et imités par le reste de la troupe. Les tableaux se succèdent ainsi pendant près de 45 minutes. Sur une musique électronique, choisie trois jours avant la représentation, les corps des danseurs se rencontrent, s’entrelacent, s’entrechoquent. Les parcours des acteurs se mêlent sous les yeux des spectateurs, sans que le moindre mot ne soit prononcé. Un spectacle original, où la danse devient le seul moyen d’expression. Sophie Bougnères