Cette année, la Russie triomphe. Anastasia Myskina a gagné à Roland-Garros et Maria Sharapova à...
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Tennis - Les victoires respectives de Myskina et Sharapova à Roland-Garros et Wimbledon font des émules La vogue du tennis redouble en Russie après les derniers triomphes
le 19 juillet 2004 à 00h00
La vogue du tennis reprend de plus belle en Russie après les triomphes d’Anastasia Myskina et Maria Sharapova : les écoles de tennis sont prises d’assaut par des parents qui rêvent de voir leurs enfants remporter Roland-Garros ou Wimbledon, avec des millions de dollars à la clef.
Cette année, la Russie triomphe. Anastasia Myskina a gagné à Roland-Garros et Maria Sharapova à Wimbledon. Quatre Russes sont parmi les dix premières du classement WTA. La presse parle même d’« invasion russe ».
« Les succès de nos joueuses font tourner la tête aux parents. Ils pensent qu’il suffit que leur enfant agite une raquette pour avoir un million de dollars dans la poche », soupire Vladimir Kamelzon, chef du conseil d’entraîneurs de la Fédération russe de tennis, qui dirige une école privée de tennis à Moscou.
Considéré à l’époque soviétique comme un sport individualiste allant à l’encontre de l’esprit collectif, le tennis a commencé à s’épanouir sous la présidence de Boris Eltsine, qui s’était pris de passion et le pratiquait malgré ses problèmes de santé.
Disciplinées
Ce sont Yevgeny Kafelnikov et Marat Safin qui ont ouvert la voie. Kafelnikov a gagné Roland-Garros en 1996 et l’Open d’Australie en 1999, puis a décroché l’or aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. Safin s’est, lui, imposé en 2000 à l’US Open. Et la Russie a remporté sa première Coupe Davis en 2002.
La séduisante Anna Kournikova, désormais plus connue pour son physique et ses entrées à la jet-set que pour ses résultats sportifs, a également contribué lors de ses débuts prometteurs à la montée de l’intérêt pour ce sport.
Aujourd’hui, ce sont les femmes qui montrent les résultats les plus remarquables dans le tennis russe.
« Elles sont plus disciplinées, mûrissent plus vite et montrent un résultat plus tôt, explique M. Kamelzon. À 15 ans, les garçons ont beaucoup de tentations : alcool, cigarettes, filles, alors que les filles se concentrent plus sur leurs objectifs professionnels. »
L’entraîneur observe attentivement une fillette de 12 ans qui renvoie énergiquement la balle lancée par son adversaire, un garçon du même âge. Elen Tchelidze est une jeune prodige qui participera bientôt à un tournoi junior en France. Elle s’entraîne tous les jours.
Patrie
« Je n’ai pas le temps d’aller à l’école, j’étudie à la maison. Le tennis est devenu mon travail », explique-t-elle. Son rêve : « Devenir la première raquette mondiale. »
Aujourd’hui, quelque 70 filles et garçons d’entre 6 et 16 ans s’entraînent dans l’école Belokamennaïa de M. Kamelzon, fondée en 1995 pour former des sportifs professionnels.
« Il y a beaucoup de talents en Russie, mais des centaines de jeunes partent s’entraîner à l’étranger où les conditions sont meilleures. Certains y restent, comme Tatiana Golovin qui joue maintenant pour la France », soupire M. Kamelzon. Les entraîneurs évoquent l’insuffisance et le mauvais état des courts de tennis en Russie. À cause des conditions climatiques, les courts ouverts ne peuvent être utilisés qu’entre mai et septembre, ce qui fait monter les prix de location.
« Nous sommes obligés d’organiser des tournois juniors en Turquie », se plaint Natalia Rojkova, entraîneur à l’école Belokamennaïa.
« Un grand nombre de nos joueurs s’entraînent à l’étranger, mais ils ont été formés dans des écoles russes », souligne M. Kamelzon.
Sharapova avait, elle aussi, quitté la Russie à l’âge de 7 ans pour s’entraîner en Floride, dans la fameuse Académie de tennis de Nick Bollettieri.
Considérée par certains comme « une étrangère », elle souligne dans ses interviews qu’elle n’a qu’une patrie, la Russie, et qu’elle « consacre toutes ses victoires » à son pays natal.
La vogue du tennis reprend de plus belle en Russie après les triomphes d’Anastasia Myskina et Maria Sharapova : les écoles de tennis sont prises d’assaut par des parents qui rêvent de voir leurs enfants remporter Roland-Garros ou Wimbledon, avec des millions de dollars à la clef.
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