Le laboratoire français Sanofi-Synthélabo va racheter son concurrent franco-allemand Aventis au prix de 55 milliards d’euros, créant le numéro trois mondial de la pharmacie avec la bénédiction du gouvernement français. Cette victoire de Sanofi après trois mois de résistance d’Aventis s’est faite au prix d’un renchérissement important (6,7 milliards d’euros) de son offre initiale lancée fin janvier. Le suisse Novartis, qui avait été appelé à la rescousse par Aventis pour jouer les chevaliers blancs, n’a jamais déposé d’offre formelle. Son PDG Daniel Vasella s’est empressé d’estimer que Sanofi-Synthélabo risquait de sortir affaibli de l’opération en raison de son coût. Sanofi-Synthélabo a officiellement annoncé hier avoir obtenu l’accord du conseil de surveillance d’Aventis pour racheter ce dernier au prix de 55 milliards d’euros, confirmant l’information diffusée dès dimanche soir par Bercy. Baptisé Sanofi-Aventis, le nouveau groupe deviendra le troisième groupe pharmaceutique du monde derrière Pfizer (États-Unis) et GlaxoSmithKline (Grande-Bretagne). Pour lever les réticences d’Aventis, Sanofi-Synthélabo a relevé son offre d’achat de 6,7 milliards d’euros, « un effort qui a été fait entièrement en espèces », a précisé une porte-parole du laboratoire. Le nouveau prix proposé se monte à 68,93 euros par action contre 60,43 dans la première offre formulée. Sanofi-Synthélabo propose en offre principale 5 de ses titres et 120 euros en numéraire pour 6 actions Aventis. Le PDG de Sanofi Jean-François Dehecq a estimé lundi que l’accord de rapprochement conclu avec son concurrent Aventis « est un bon accord en terme de prix qui respecte ce qu’a dit le marché ». Le nouveau groupe sera présidé par l’actuel patron de Sanofi Jean-François Dehecq tandis que le conseil d’administration sera composé au total de 17 membres dont 8 choisis par Aventis. L’actuel patron d’Aventis Igor Landau, qui s’est félicité d’un accord qui « reconnaît la valeur de son entreprise », ne fera pas partie de la nouvelle équipe dirigeante, mais les conditions financières de son départ n’ont pas été communiquées. Aventis a par ailleurs annoncé dans un communiqué qu’il allait retirer tous ses recours en justice à l’encontre de Sanofi-Synthélabo et qu’il renonçait à son projet d’émission de bons de souscription d’actions.