Le député maire de...
Actualités - CHRONOLOGIE
France - Sarkozy candidat favori malgré la forte opposition de Chirac La démission de Juppé ouvre la bataille de sa succession à la tête de l’UMP
le 17 juillet 2004 à 00h00
Alain Juppé a annoncé hier sa démission de la présidence de l’UMP avec sobriété mais en laissant transparaître une blessure, dans une lettre aux militants de son mouvement, alors que la bataille pour sa succession est engagée. Une bataille faisant l’objet d’un bras de fer entre le président Jacques Chirac et son ministre de l’Économie Nicolas Sarkozy.
Le député maire de Bordeaux, âgé de 58 ans, était un potentiel candidat à la présidence de la République en 2007 jusqu’à sa condamnation en janvier à 18 mois de prison avec sursis dans une affaire d’emplois fictifs et de financement illicite de son parti, entraînant son inéligibilité pendant 10 ans. Alain Juppé a fait appel de sa condamnation et son procès en appel aura lieu en octobre alors que l’UMP tiendra son congrès en novembre pour choisir un nouveau président. Ce départ, prévu par l’intéressé il y a plusieurs mois, ouvre officiellement une bataille déjà engagée pour sa succession à la tête d’un parti tout puissant, majoritaire au Parlement et doté d’un budget de 38 millions d’euros. L’UMP, c’est aussi 160 000 adhérents déclarés et un incomparable réseau politique sur tout le territoire qui peut se transformer en véritable machine de guerre lors d’une campagne électorale. C’est ce que, semble-t-il, a compris le ministre de l’Économie Nicolas Sarkozy, 49 ans, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2007 et, partant, également pour la présidence de l’UMP. L’ambitieux ministre a de nombreux atouts et en particulier le soutien grandissant des élus de l’UMP sensibles à sa popularité parmi les Français alors que les récentes élections (régionales et européennes) ont été mauvaises pour la droite. Mais Nicolas Sarkozy a un problème de taille : l’hostilité à son égard de Jacques Chirac qui s’est brutalement exprimée mercredi dans une circonstance solennelle, celle de l’intervention traditionnelle du président de la République à l’occasion de la fête nationale du 14 juillet. Le président a réaffirmé que Nicolas Sarkozy devrait choisir entre la présidence de l’UMP et son poste au gouvernement. « Si vous avez un Premier ministre qui a un ministre par ailleurs président du principal parti de la majorité, cela veut dire en clair que nous n’avez plus de Premier ministre », a-t-il argumenté. M. Chirac a toutefois assuré qu’il ne pouvait pas y avoir de différend entre lui et son ministre de l’Économie « pour une raison simple (...) je décide et il exécute », formule qui a beaucoup choqué à droite. Le député UMP Thierry Mariani s’est dit « un peu surpris du ton un peu dur, peut-être un peu injuste envers quelqu’un qui a une attitude irréprochable ». « Le gouvernement n’est pas flambant. Peut-il se passer d’un ministre aussi brillant ? », s’est-il interrogé. Nicolas Sarkozy, qui est aux Finances depuis le remaniement d’avril dernier suite à l’échec cinglant des régionales, s’est rendu très populaire auprès des Français par son action contre l’insécurité en tant que ministre de l’Intérieur de 2002 à 2004. Dans l’hypothèse probable où le ministre de l’Économie opterait pour la présidence de l’UMP, beaucoup à droite s’inquiètent d’un départ du gouvernement qui fragiliserait l’équipe du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Certains redoutent que la guerre soit constante entre le président et son gouvernement d’une part et le parti majoritaire de l’autre. « Ce serait le scénario perdant pour tout le monde. On pourrait tous dire adieu en 2007 ! » commentait un ministre.
Alain Juppé a annoncé hier sa démission de la présidence de l’UMP avec sobriété mais en laissant transparaître une blessure, dans une lettre aux militants de son mouvement, alors que la bataille pour sa succession est engagée. Une bataille faisant l’objet d’un bras de fer entre le président Jacques Chirac et son ministre de l’Économie Nicolas Sarkozy.
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