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Actualités - CHRONOLOGIE

TÉLÉPHONIE MOBILE - Un chiffre d’affaires de 143 milliards d’euros La baisse des ventes de Nokia pèse sur la croissance finlandaise

Le récent fléchissement des ventes du numéro un mondial des téléphones portables Nokia met en lumière le trop grand rôle que le groupe joue dans l’économie finlandaise, qui pourrait avoir à souffrir de ses revers de fortune, selon des économistes. Le groupe Nokia pesait ces derniers temps, à lui seul, plus de 5 % du produit intérieur brut (PIB) finlandais, qui totalisait l’an dernier 143 milliards d’euros. En 2001 et 2002, l’équipementier a participé à hauteur de 0,4 point à la croissance de l’économie finlandaise, selon les statistiques officielles. Mais pour la première fois en 2003, quand Nokia a commencé à souffrir – à retardement – du ralentissement de l’économie mondiale, il l’a plutôt freinée, au lieu de la soutenir. « En 2003, Nokia a contribué négativement à hauteur de 0,2 point » à la croissance du pays nordique, a expliqué Harri Kaehkoenen, conseiller au ministère des Finances. « Du coup, la croissance du PIB n’a été que de 2,0 %, mais elle aurait été de 2,2 % si Nokia n’avait pas eu d’impact sur l’économie », fait-il remarquer. Depuis, la situation de Nokia est allée de mal en pis. Alors que d’autres sociétés du secteur ont vu leurs ventes s’envoler, celles du géant finlandais n’ont cessé de baisser. Motif : les designers du groupe n’ont pas su voir venir les nouvelles tendances du marché, telles que la mode des appareils à clapet. La force de l’euro n’a pas arrangé les choses, alors qu’une bonne partie des ventes de Nokia se font dans la zone dollar. Les investisseurs avaient déjà pris un coup sur la tête en avril, quand Nokia avait prévenu que ses ventes seraient en baisse de 2 % au 1er trimestre 2004, et non en hausse de 3 à 7 % comme prévu. Et trois semaines après l’annonce de ces résultats, le gouvernement rectifiait ses prévisions de croissance économique de 2,7 à 2,5 %. Jeudi, l’équipementier a livré des chiffres tout aussi décevants, avec une baisse de 5 % des ventes pour le 2e trimestre 2004 par rapport à la même période de l’an dernier. Pire, Nokia a fait part de prévisions alarmantes pour le reste de l’année. Harri Kaehkoenen refuse de dire si cela l’obligera à une nouvelle révision des chiffres de croissance du pays nordique, mais d’autres économistes n’hésitent pas à franchir le pas. « Nous tablions sur 3 % de croissance cette année, mais les mauvaises nouvelles de Nokia cette semaine vont les infléchir », a confié Mika Erkkila, expert à la banque Nordea. Mais « il est toutefois trop tôt pour dire de combien », poursuit-il. Au cœur du problème se trouve la trop forte dépendance de l’économie finlandaise envers ses industries de haute technologie en général, et envers Nokia en particulier, qui représente à lui seul 10 % des exportations du pays. La proportion devrait baisser car le groupe et ses sous-traitants ont commencé à délocaliser leur production vers des pays moins coûteux, comme le voisin estonien. Mais ce phénomène ne fait qu’exarcerber les effets négatifs sur l’économie finlandaise, d’après les experts. « Beaucoup d’habitants de ce pays ont confiance en cette compagnie. Or il va y avoir de plus en plus de délocalisations dans les années à venir », estime Anthony de Carvalho, économiste à l’Institut de recherche de l’économie finlandaise. Afin de maintenir son niveau de vie et ses avantages sociaux, la Finlande a besoin de diversifier son économie et de trouver de nouveaux moteurs, ajoute-t-il. Malheureusement, « personne ne sait encore qui prendra le relais de Nokia », conclut le chercheur.
Le récent fléchissement des ventes du numéro un mondial des téléphones portables Nokia met en lumière le trop grand rôle que le groupe joue dans l’économie finlandaise, qui pourrait avoir à souffrir de ses revers de fortune, selon des économistes.
Le groupe Nokia pesait ces derniers temps, à lui seul, plus de 5 % du produit intérieur brut (PIB) finlandais, qui totalisait l’an...