La seconde édition du showcase organisée par TV France International (TVFI) vient de s’achever après deux jours de rencontres intenses entre les professionnels de l’audiovisuel. Organisé pour la seconde fois au Liban, ce marché de l’image a réussi à attirer un grand nombre de dirigeants de chaînes, de responsables de programmes et de distributeurs au Proche-Orient, soit 49 sociétés de la région, dont 15 libanaises, et de grandes chaînes régionales, telles que al-Jazira, al-Arabiya, LBC, la TV jordanienne. Autant d’acquéreurs venus faire leurs « emplettes » au Liban en matière de fictions, d’animation pour enfants et de documentaires, des produits « Made in France » et dont la promotion se fait désormais dans le cadre de ce festival de l’écran. Jean-Louis Guillaud, président de TV France International, fait le point sur cette manifestation francophone qui commence à porter ses fruits. Alors que les ventes de productions françaises au Proche-Orient se faisaient, jusque-là, au coup par coup, le showcase a permis d’officialiser et de rationaliser ce commerce dans un cadre d’expertise approprié, a expliqué le président. Première organisation interprofessionnelle de la télévision française regroupant producteurs indépendants, distributeurs et filiales de distribution des chaînes, TVFI a pour objectif de fédérer leurs actions sur les marchés internationaux. L’organisation regroupe 90 % des chaînes françaises, 90 % des producteurs et 100 % de distributeurs, une solide alliance pour favoriser la commercialisation des programmes de la télévison française sur le marché mondial. Avec 2/3 de ses exportations qui se font en Europe et 1/3 au Canada, au Japon, aux EU et en Corée, TVFI a enfin décidé de se tourner vers le Proche-Orient depuis le boom des télévisions arabes qui ont manifesté un intérêt de plus en plus marqué pour la production française. « Le premier showcase organisé en 2003 avait été l’occasion pour le sociétés françaises de nouer ou renouer des liens avec les chaînes et les distributeurs du M-O », a souligné M. Guillaud qui se dit entièrement « satisfait » de cette dernière rencontre qui s’est conclue par de nombreuses promesses de ventes. Parmi les programmes les plus prisés cette année, « les documentaires portant sur l’actualité chaude », explique le président de TVFI, soulignant que les sujets sur l’Irak, la Palestine, l’armée américaine et la guerre du Vietnam sont « malheureusement » les plus sollicités cette année. En second lieu, viennent les dessins animés et la fiction, un genre dans lequel les Français talonnent de près les Américains. « L’obstacle majeur auquel nous devons faire face au Proche- Orient en matière de fiction est la censure morale et culturelle, qui nous empêchent parfois de commercialiser certaines produits », explique M. Guillaud, soulignant au passage que la fiction est en train d’évoluer avec l’apparition notamment de plusieurs séries destinées à la jeunesse, un genre peu repésenté en France ces dernières années. Autre production que convoitent de plus en plus les acquéreurs de programmes, est « l’animation pour enfants », avec des genres et des palettes graphiques très diverses. De plus en plus cotée dans le monde arabe, surtout auprès des télévisions qui ont des chaînes spécialisées pour les plus petits, les dessins animés n’ont malheureusement pas beaucoup de succès au Liban, déplore le président. En troisième position, viennent les documentaires de découverte, de tourisme et d’aventure qui se taillent une place importante sur le marché proche-oriental. Enfin, la vente ou la location de « formats » ou « méthodes de production » pour la production de programmes de « télé-réalité » a également fait l’objet d’échanges fructueux au cours de cette rencontre-manifestation. « Les télévisions ne sont pas uniquement demandeuses de programmes clés en main. Elles peuvent également nous solliciter pour une assistance technique, ou pour obtenir un format standard pour produire telle ou telle émission, notamment dans le domaine de la télé-réalité », précise le responsable. Une preuve patente du professionnalisme auquel aspirent désormais toutes les télévisions arabes, dont le niveau technique et l’expertise n’ont pas manqué de « surprendre » leurs collègues français, selon les dires du président de TVFI. Je.J.