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Actualités - OPINION

Comment concilier musulmans et chrétiens sur le cahier des charges du président à venir...

Si l’on en croit un membre de Kornet Chehwane, les choses bougent. La présidentielle 2004 n’est plus un sujet tabou : les gens, les politiques peuvent désormais en débattre, surtout depuis les positions adoptées en flèche, à partir de Koweït City, par Bachar el-Assad. Parce que quand le président syrien a décrété la libanisation de l’échéance, tout le monde y a été de son point de vue, les pro comme les anti-reconduction. Chacun tentant, évidemment, de justifier ses propos par ceux du patron syrien. Sauf qu’une nouvelle étape semble avoir été franchie. Chaque partie s’emploie aujourd’hui à définir les critères politiques censés être ceux du prochain n° 1 de l’État. Seul problème, mais de taille : il y a des fossés, des abysses entre les différentes images que les uns et les autres se sont empressés d’esquisser. Il est donc urgent d’unifier un tant soit peu tout cela, de trouver un minimum de dénominateurs communs, d’aboutir à une espèce de programme-consensus, pour, ensuite, commencer à évoquer le profil de la personne en elle-même. Ainsi, la première étape serait d’ores et déjà terminée. Et réussie, puisque chacun y a été, finalement, de son petit couplet. Restent les étapes 2 et 3 : le programme consensus et le profil. Ce sont les plus difficiles. Les conditions posées par Walid Joumblatt, toujours selon le membre de KC, sont inacceptables, et loin de faire l’unanimité. D’ailleurs, il les aurait rendues publiques en réponse au communiqué de KC, qui explicitait lui aussi les conditions du pôle de l’opposition concernant l’échéance automnale. Et entre les revendications de KC et celles de son ancien allié de l’an 2000, il n’y a pratiquement aucun point commun. Elles paraissent même contradictoires. Comment faire, partant de là, pour dépasser les divergences, trouver un seuil commun, un groupe d’intersections, des critères universels qui satisferaient, outre les deux parties, n’importe quel candidat, et le pousserait, sinon à les faire siens, du moins à les défendre ? Ensuite, une fois trouvée la formule acceptable par tous, c’est le profil du prochain locataire de Baabda qu’il faudrait commencer à dessiner. Un profil dont les paramètres ne peuvent en aucun cas contredire la formule susmentionnée. Au contraire, ce profil devrait compléter le programme consensus, et les propositions qui découleraient de cette équation devraient bénéficier de l’accord des chrétiens « et » des musulmans. C’est d’ailleurs dans cette optique-là que s’était inscrit, il y a quelques semaines, l’Appel de Beyrouth, initié entre autres par quelques pôles de KC. Mais il y a un espoir. Si le cahier des charges de Walid bey – c’était naguère la méthode de son père : présenter aux présidentiables un test en bonne et due forme, une sorte d’examen de passage incontournable – a été fortement récusé, il garde le mérite de ne pas être psycho-rigide. Ce cahier des charges est ouvert au débat, à d’éventuels amendements. Et le seigneur de Moukhtara – qui ne pouvait pas, selon un observateur politique confirmé, continuer à garder le silence – est prêt au dialogue. Ainsi, les hommes politiques ont désormais un gros devoir de vacances à faire en peu de temps : aboutir à un cahier des charges commun (qui soit au service des intérêts libanais, tout inspiré de l’esprit de Taëf), et le proposer aux décideurs. Il n’empêche, rien ne presse ; et les développements régionaux ne vont pas manquer. Comme, par exemple, la réunion syro-américaine, prévue le 23 juillet prochain à Rome. Et les nombreuses autres qui risquent de suivre. Philippe ABI-AKL
Si l’on en croit un membre de Kornet Chehwane, les choses bougent. La présidentielle 2004 n’est plus un sujet tabou : les gens, les politiques peuvent désormais en débattre, surtout depuis les positions adoptées en flèche, à partir de Koweït City, par Bachar el-Assad. Parce que quand le président syrien a décrété la libanisation de l’échéance, tout le monde y a été de son...