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FESTIVAL DE BAALBECK Le saxophoniste se produira avec son quintette vendredi, au temple de Bacchus Jackie McLean, vétéran magnifique du be-bop (photo)
le 14 juillet 2004 à 00h00
Énumérer les légendes du jazz que Jackie McLean a côtoyées concerne presque toutes les légendes du jazz des années 50 et 60. Ce saxophoniste, aujourd’hui âgé de 72 ans, est entré dans le monde du be-bop par la grande porte, à 19 ans, en collaborant à l’enregistrement de l’album de Miles Davis. Quatre ans plus tôt, il sympathisait avec ses voisins de quartier (Sugar Hill, à Harlem), qui n’étaient autres que Coleman Hawkins, Duke Ellington, Thelonious Monk et Sonny Rollins. Ce dernier le présente d’abord à Bud Powell, qui l’initie aux rudiments du jazz, et à Charlie Parker ensuite, qui restera toute sa vie durant sa principale influence.
Période acide
1959, New Soil, premier album signé sous le label Blue Note, après plusieurs orchestrations pour la maison de production Prestige. L’accord avec Blue Note perdurera jusqu’en 1967, avec pas moins de 21 opus, et l’on peut citer comme albums marquant sa carrière: Jackie’s Bag (1960), Bluesnik (1961), Let Freedom Ring (1962), Destination Out (1963) et Right Now (1965). Après quelques démêlés avec la justice et un séjour en prison pour consommation de drogue, Jackie McLean commence une période musicale que les historiens du jazz appellent «The Acid Period»: une œuvre sombre, saccadée, révoltée d’un homme aux prises avec la justice, la dépendance et l’enfermement. À ce même moment, le répertoire de Blue Note prend une orientation nettement jazz et funk. Donc, plus de place pour le hard bop, aux frontières extrêmes de la musique libre, du saxophoniste alto. Ce n’est qu’en 1996, avec Hat Trick, que les retrouvailles se feront. Entre-temps, Jackie McLean se consacre à l’enseignement. Il fonde le conservatoire Hart, affilié à l’Université de Hartford. En 2000, ce département est rebaptisé à son nom. En 1970, il crée l’association Artists Collective, destinée à perpétuer l’art et la culture afro-américains. Il s’offre un grand moment de célébrité populaire avec le «hit» disco Dr. Jackyll and Mr. Funk.
Jouer avec son fils René, saxophoniste ténor, le remet brutalement sur le devant de la scène, depuis le début des années 90, avec un succès renouvelé. Jackie McLean se produira en compagnie de son fils, du batteur Eric McPherson, du pianiste Alan Jay Palmer et du violoncelliste Nat Reeves. Entièrement libéré de ses démons et, aussi, des géants du jazz qui l’ont trop longtemps influencé, Jackie McLean, à un âge plus que vénérable, ne quitterait la scène pour rien au monde. Une rareté, à plus d’un titre. À ne manquer sous aucun prétexte.
Site Web: www.baalbeck.org.lb
Énumérer les légendes du jazz que Jackie McLean a côtoyées concerne presque toutes les légendes du jazz des années 50 et 60. Ce saxophoniste, aujourd’hui âgé de 72 ans, est entré dans le monde du be-bop par la grande porte, à 19 ans, en collaborant à l’enregistrement de l’album de Miles Davis. Quatre ans plus tôt, il sympathisait avec ses voisins de quartier (Sugar Hill, à...
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