Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EMPLOI - Le nombre annuel de diplômés en quête de travail est évalué à 25 000 Le taux de chômage pourrait atteindre 30 % en 2008, estiment les experts

Le taux de chômage pourrait atteindre 30 % de la population active en 2008. Ce chiffre alarmant a été présenté hier au cours d’une conférence organisée par l’Association des diplômés progressistes sur le thème : « Les diplômés et les opportunités d’emploi », à l’hôtel Méridien - Commodore, à Hamra. Au cours de son intervention, le doyen de la faculté de tourisme et d’hôtellerie de l’Université libanaise, Mohammed Chayya, se basant sur des études d’experts, a affirmé que si le Liban n’atteint pas une croissance réelle de 3 à 4 % par an, le taux de chômage – sans compter le chômage déguisé – risque d’atteindre 29 à 30 % d’ici à quatre ans. Il est délicat toutefois de calculer cette hausse probable par rapport au taux de chômage actuel, puisque, selon les experts réunis à cette conférence, ce chiffre est lui-même assez flou. De 12 % en 1993, le taux est passé à 14 % en 1996 pour atteindre des « chiffres astronomiques au cours des trois dernières années », selon M. Chayya. L’estimation la plus courante est d’environ 20 %, mais l’ancien ministre des Finances, Bassel Fleyhane, parle quant à lui d’un taux de 15 %, ajoutant qu’il faut créer au moins 40 000 emplois par an pour éviter que la situation ne s’aggrave. 25 000 diplômés par an Le problème est d’autant plus aigu qu’il touche une tranche importante de la force de travail, à savoir les jeunes diplômés, qui constituent 16 % de la main-d’œuvre libanaise, évaluée à 1,3 million de personnes, selon M. Chayya. Les recherches des experts reflètent en quelque sorte les appréhensions des jeunes diplômés quant aux débouchés conformes à leurs spécialisations. En effet, selon une recherche présentée par le sociologue Adib Nehmé, le fait de trouver du travail constitue la préoccupation première des diplômés. Selon M. Nehmé, le taux de chômage des diplômés se situe à près de 10 %, répartis entre chômeurs (6 %) et diplômés au chômage temporaire (4%). Ces chiffres s’expliquent surtout par les importants déséquilibres aux niveaux professionnels et académiques. Clivages Pour l’économiste Kamal Hamdane, il existe un réel fossé entre l’offre et la demande d’emploi. Il existe en effet pas moins de 25 000 diplômés par an (55 % d’universitaires et 45 % de titulaires de diplômes techniques), dont 12 000 seulement sont sollicités sur le marché du travail. C’est quasiment la moitié qui se retrouve au chômage, pour des motifs généralement financiers et techniques, explique M. Hamdane. La demande de l’État est quasi inexistante, alors que, selon M. Nehmé, 48 % des diplômés souhaiteraient devenir fonctionnaires. Or, la réalité est que 53 % des diplômés actifs travaillent dans le secteur privé, contre 30 % dans le secteur public et les municipalités. Les clivages se situent également au niveau du choix des spécialités : selon M. Hamdane, les spécialités « traditionnelles », telle que la médecine, le droit, la gestion, la littérature ou encore l’architecture représentent encore 55 % du total des spécialités choisies par les étudiants. M. Chayya explique que le nombre effrayant d’étudiants en droit ou encore en architecture traduit une « crise réelle au niveau de l’orientation universitaire, alors que beaucoup de métiers tels que les infirmiers, les sages-femmes sont en manque de jeunes diplômés. » Le chercheur Négib Issa a minimisé quant à lui l’importance de la concurrence de la main d’œuvre étrangère : « Il est vrai que cette main-d’œuvre peut provoquer une baisse des niveaux de salaire au niveau de certaines professions, mais la concurrence est limitée puisque la plupart des étrangers embauchés au Liban sont peu qualifiés et ne constituent donc pas une menace pour les jeunes ayant un niveau universitaire. » Rana MOUSSAOUI
Le taux de chômage pourrait atteindre 30 % de la population active en 2008. Ce chiffre alarmant a été présenté hier au cours d’une conférence organisée par l’Association des diplômés progressistes sur le thème : « Les diplômés et les opportunités d’emploi », à l’hôtel Méridien - Commodore, à Hamra.
Au cours de son intervention, le doyen de la faculté de tourisme et d’hôtellerie de l’Université libanaise, Mohammed Chayya, se basant sur des études d’experts, a affirmé que si le Liban n’atteint pas une croissance réelle de 3 à 4 % par an, le taux de chômage – sans compter le chômage déguisé – risque d’atteindre 29 à 30 % d’ici à quatre ans.
Il est délicat toutefois de calculer cette hausse probable par rapport au taux de chômage actuel, puisque, selon les experts réunis à cette...