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Pas d’éclaircie en vue du côté des relations syro-américaines

Selon les informations d’un ministre qui entretient des contacts au dehors comme à l’intérieur, il y a très peu de chances de voir les relations syro-américaines s’améliorer. Parce que les faucons de Washington ne sont pas disposés à jeter du lest et continuent à se montrer intransigeants par rapport aux exigences présentées à la Syrie. Il y a bien des contacts, directs ou indirects, entre les deux parties. Mais on ne peut en attendre des résultats positifs. Car les colombes US sont mal placées, en cette période électorale, pour faire entendre leur voix. Plus que jamais, les durs, qui servent les intérêts d’Israël, tiennent le haut du pavé. Dans la mesure où Bush a besoin des voix de l’électorat israélite, fortement influencé par le lobby sioniste, face à Kerry. La logique des modérés, qui font valoir que les intérêts US, et même ceux d’Israël en définitive, passent par la réalisation d’une paix équitable au Proche-Orient, est pour le moment battue en brèche. Au point que Bush applaudit sans réserve toutes les initiatives du gouvernement que dirige Sharon. Cette même source ministérielle pense qu’il n’y aura pas non plus d’amélioration en Irak, à l’ombre des nouvelles autorités irakiennes. Sauf si les Américains acceptaient de s’effacer complètement devant l’Onu. Ce qui permettrait sans doute aux pays arabes de participer à une force multinationale placée sous la bannière bleue et non sous la bannière étoilée. Pour le moment, Washington ne semble pas prêt à composer. Il s’abstient même de dialoguer avec les pays voisins de l’Irak, ses alliés compris, Arabie saoudite, Turquie ou Koweït. Les Américains ne se concertent avec personne sur les moyens à mettre en œuvre pour juguler la violence et stabiliser la sécurité en Irak. Une situation dangereuse qui risque de devenir explosive, si Bush est réélu et devait conserver la même équipe. Les secousses et l’anarchie pourraient déborder sur d’autres pays. Il faut dès lors espérer qu’en cas de deuxième mandat, Bush s’en remette aux modérés, en mettant les durs de côté. C’est ainsi seulement qu’on pourrait voir le rêve de création effective d’un État palestinien se réaliser. Le Liban en tirant profit, dans la mesure où le problème des réfugiés serait réglé dans le cadre d’une solution pacifique globale, en base des principes de Madrid et des résolutions de l’Onu. Il est en tout cas certain que la paix ne peut être conclue si le climat actuel de violence devait se poursuivre, ici ou là. Ni si elle est imposée par la force. Au contraire, tant que l’occupation et les spoliations se prolongent, les mouvements de résistance armée comme le Hezbollah ou le Hamas restent légitimes et justifiés. Il ne resterait plus, éventuellement, que ce terrorisme à l’état pur que tout le monde entend combattre, même les résistants les plus acharnés. Si l’Administration Bush devait, après une victoire à la présidentielle, rester dominée par les faucons, il est certain que l’hostilité arabo-islamique à l’encontre des USA s’accroîtrait, note ce ministre. De plus, les tiraillements entre les Américains et leurs alliés européens se poursuivraient, s’aggraveraient peut-être. Il n’y aurait probablement plus moyen de contrôler l’escalade, de prévenir l’explosion, ni en Irak ni sur le front israélo-palestinien. Dans le contexte actuel, la Syrie tente de se prémunir sur le plan diplomatique. En renforçant ses liens avec l’Iran, en se rapprochant de la Turquie comme de l’Arabie saoudite et de l’Égypte. Elle a lieu de s’inquiéter de l’évolution en Irak. Car l’éventuelle dislocation de ce pays voisin en mini-États ou sa transformation en système fédéral peut se révéler dangereusement contagieuse. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la Turquie, qui craint beaucoup un essor kurde autonomiste, se rapproche sensiblement, à l’heure actuelle, du camp arabe. Retour aux relations syro-américaines, si importantes pour le Liban. Elles ont rarement été aussi tendues. Tout récemment, le président Assad s’en prenait ainsi à l’occupation de l’Irak pour rendre hommage à la résistance irakienne. En affirmant que sans cette force, les Irakiens n’auraient pas obtenu des droits qu’en aucun cas on peut considérer comme un don des Américains. Il faudra maintenant voir, conclut le ministre cité, ce que la réunion des pays voisins de l’Irak prévue pour le 21 au Caire va donner. Émile KHOURY
Selon les informations d’un ministre qui entretient des contacts au dehors comme à l’intérieur, il y a très peu de chances de voir les relations syro-américaines s’améliorer. Parce que les faucons de Washington ne sont pas disposés à jeter du lest et continuent à se montrer intransigeants par rapport aux exigences présentées à la Syrie. Il y a bien des contacts, directs ou...